Mesdames, Messieurs,
Les Français attendaient avec impatience un changement de politique.
Comme ils l’ont dit avec force lors de la mobilisation sur les retraites, ils veulent une France plus juste et plus solidaire, alors que les difficultés sociales s’accumulent.
Ils demandent une politique économique et sociale efficace pour sortir de la crise et pour retrouver le chemin de la croissance et de l’emploi.
Ce soir, c’est clair : ils n’ont pas été entendus. Le Président a reconduit le même Premier ministre pour mener la même politique.
M. Sarkozy a annoncé ce remaniement, il y a six mois. Depuis, les ministres ont été plus intéressés à l’avenir de leurs postes qu’à l’avenir des Français. Je fais ce soir le même constat que les Français : tout ça pour ça ! Plus que jamais, nos concitoyens le savent: le vrai changement aura lieu par leur vote, en 2012.
Les Français ont plébiscité la justice et la solidarité pendant le conflit des retraites, en s’élevant contre cette réforme injuste et inefficace. Ils demandaient à être entendus.
M. Sarkozy choisit aujourd’hui de reconduire M. Fillon, qui n’a cessé d’expliquer que les Français n’avaient rien compris, de traiter les jeunes avec mépris et condescendance, et de fermer la porte des négociations.
La confirmation de M. Fillon comme Premier ministre, c’est une fin de non recevoir adressée aux Français, c’est le choix de continuer à gouverner contre eux.
La reconduction de M. Fillon, c’est aussi le refus de changer de cap économique et social. François Fillon, défend, dans le budget 2011, la pire cure d’austérité que notre pays a connue depuis 30 ans : arrêt du plan de relance, attaques tous azimuts contre le pouvoir d’achat, contre le logement social, suppression par dizaines de milliers de postes de professeurs, d’infirmières, de policiers et de gendarmes, abandon du développement durable. Tout cela avec le maintien d’une politique et d’une fiscalité favorables aux revenus financiers, et défavorables aux salariés et aux retraités, à la production, à l’innovation, aux PME.
Le remaniement aurait également du être moral et démocratique : il est clanique. Le départ de Monsieur Woerth apparaît comme l’aveu tardif d’un conflit entre intérêt général et intérêt particulier.
Pour le reste, c’est le renforcement de la mainmise de l’UMP-RPR sur tous les leviers du pouvoir. Finalement, ce n’est pas un remaniement, c’est un arrangement : ce n’est pas un remaniement au service des Français, c’est un arrangement au sein de l’UMP.
Exit l’ouverture, exit le Centre, c’est un repli de la droite dure sur le noyau dur de l’UMP.
Quant à lui, le Parti socialiste continuera avec force et sérieux, à s’opposer et à proposer pour construire l’autre France qu’espèrent les Français.
Nous serons au rendez-vous du vrai changement en 2012.
Paris, le 14 novembre 2010
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