Réactions politiques au discours de politique générale de François Fillon :
- Cécile Duflot, secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts : "Droit dans ses bottes, François Fillon s'entête et persévère. Pour masquer les échecs de la droite depuis 8 ans, il s'est contenté aujourd'hui d'un discours de remise en ordre de la majorité", se livrant "à un exercice d'autosatisfaction". "Se félicitant des résultats du Grenelle de l'Environnement, le Premier ministre a eu du mal à dissimuler ce qui s'apparente aujourd'hui à un écran de fumée" (communiqué).
- Pierre Laurent, secrétaire national du PCF : "Du baratin par paquet de vingt! La souffrance sociale des Français est sciemment ignorée". Un "discours sans surprise qui a vu François Fillon réciter à la perfection la feuille de route tracée par Nicolas Sarkozy il y a quelques jours. Comme son patron, le Premier ministre habite au pays du 'tout va très bien'... surtout pour le patronat" (communiqué).
- Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de gauche : "Fillon a repris les habituels bobards de l'UMP sur le fardeau de la dette", son gouvernement "va gouverner contre le peuple et il en a peur". "Les riches vont encore être bien servis, l'écologie est rayée du tableau, la souveraineté enterrée dans l'Otan. Toujours plus d'argent est promis aux entreprises et toujours moins à la protection sociale solidaire" (communiqué).
- Jean-Marie Bockel, président de Gauche Moderne : "La Gauche Moderne partage avec le Premier ministre l'idée que le pacte républicain est désormais fragile". "La situation de la nation impose en effet à l'aile gauche de la majorité tout entière, à nos amis radicaux et à ceux du Nouveau centre, le devoir d'être très actifs dans les débats qui sont devant nous" (communiqué).
- Jean-Marie Le Guen, député PS de Paris : "Ambition sociale anémiée, politique économique erronée, politique européenne déboussolée, aucun élan, aucun projet ne se dégage de ce discours. Je regrette que les orientations proposées pour la dépendance tiennent plus du catalogue des bons sentiments que d'une approche sérieuse et volontaire. (communiqué)
- Hervé Gaymard, député UMP de Savoie : "Ardeur réformatrice et unité républicaine, François Fillon a bien tracé la route pour les prochains mois, dans un discours cohérent et bien structuré. Son engagement pour l'emploi, et notamment l'emploi des jeunes, ainsi que pour l'autonomie des personnes âgées, est la clé de voûte de cette ambition. A moins de s'étioler à petit feu, la France doit regarder le monde en face, et saisir cette crise comme une chance pour construire l'avenir" (communiqué).
- FO: "Le discours de politique générale du Premier ministre, sur un ton électoral, est sans grande surprise. Il a confirmé les orientations de rigueur ou d'austérité qui ne font qu'aggraver l'activité économique et le chômage. En matière sociale ces derniers mois, l'autorité de l'Etat s'est muée en autoritarisme, comme l'a montré la contre-réforme des retraites que FO continuera à dénoncer. S'agissant de la négociation entre interlocuteurs sociaux, l'agenda social relève de la responsabilité de ceux-ci, non de l'Etat (...)" (communiqué).
- CGPME: Le Premier ministre a "fait du renforcement de la compétitivité des entreprises une priorité en rappelant, fort à propos selon nous, que la fiscalité pesant sur les entreprises dépassait de 5 points la moyenne européenne. Sur le plan social, flexisécurité et insertion des jeunes constituent effectivement des chantiers majeurs auxquels les partenaires sociaux, dont la CGPME, se sont déjà attelés. En tout état de cause, il conviendra de mettre en oeuvre des mesures pour inciter les PME, déjà largement sollicitées, à accueillir des jeunes, sans quoi les objectifs ambitieux affichés resteront des voeux pieux" (communiqué).
- Bernard Van Craeynest, président de la CFE-CGC: "Le discours de politique générale est lucide (...) Réduire les déficits ? Bien sûr! Mais quels choix vont être opérés pour dynamiser la croissance, source d'emplois ? (...) En matière d'emplois, qu'il s'agisse d'insertion des jeunes, de maintien des seniors dans l'emploi ou de mise en oeuvre de la sempiternelle flexisécurité (...), tout reste à faire".
"En matière de protection sociale (...), le Premier ministre parle de concertation pour déterminer ce qui doit relever de l'assurance obligatoire ou facultative, collective ou individuelle. Cet aveu d'enterrement des principes fondateurs de la Sécurité sociale de 1945 marque une régression. La CFE-CGC ne l'admet pas".
- Marine Le Pen, vice-présidente du Front national : "Les Français n'en attendaient rien et ils ont eu raison: tout comme le remaniement, le discours de politique générale de François Fillon a confirmé que rien ne changerait d'ici 2012 (...) François Fillon a répété à l'envi sa volonté de continuer à +réformer+ mais la +réforme+, dans sa bouche comme dans sa politique, ne signifie qu'une seule chose: se soumettre aux dogmes de la mondialisation ultralibérale et de l'Union européenne" (communiqué).
- Claude Bartolone, député PS de Seine-Saint-Denis : "Dans le cadre de la pratique des institutions voulues par le président de la République, le Premier ministre n'a pas de marge. Le président de la République n'ayant rien annoncé comme nouvelle politique (...), on ne pouvait pas attendre de grande annonce de la part de François Fillon. Sur le fond et la forme, ça a été une véritable déception" (déclaration AFP).
- Jean-Paul Huchon, président PS de la région Ile-de-France: "Le Premier ministre reconnaît enfin le rôle éminent des régions dans l'apprentissage et l'alternance. Il serait plus crédible si son précédent gouvernement n'avait cessé d'attaquer toutes les collectivités en rognant sur leurs moyens, leur autonomie fiscale, en imposant une réforme territoriale néfaste" (communiqué).
- Jean-Pierre Brard, député apparenté PCF de Seine-Saint-Denis : "Il en va des gouvernements Fillon comme des Harry Potter. Le premier avait déjà été difficile à regarder jusqu'au bout, le dernier est, dès le début, insupportable" (communiqué).
- Henri Emmanuelli, député PS des Landes : "Nous venons d'assister à une déclaration de politique générale que la grandiloquence littéraire plaçait en situation de hors-sol, qui ne s'interdisait aucune outrance vis-à-vis de l'opposition ou de la réalité". "A l'évidence, elle avait pour objectif prioritaire la réanimation d'un enthousiasme majoritaire défaillant que le remaniement n'a pas réussi à raviver et qui connaît des divisions sérieuses" (communiqué).
-François Bayrou (président du Modem): "Un discours classique, sans innovation, sans changement, sans jaillissement... Il y a une telle distance entre ce discours et la réalité de la vie de tous les gens qui rencontrent des difficultés qu'on a l'impression que le discours tourne un peu à vide... Rien, en tout cas, qui puisse donner une réponse aux questions qui se posent au pays.
-Noël Mamère (Verts): "On a entendu un discours d'enfilage de perles, très 3ème République. Mais il n'a rien dit. La seule nouveauté du gouvernement c'est qu'il est constitué de vieux chevaux de retour pour faire la même politique. C'est peut être un gouvernement de combat mais un combat pour préparer les élections de 2012".
-Nicolas Dupont-Aignan (président de Debout la République!): "On est face à une bulle spéculative politique. Tout d'un coup, Fillon qui a gouverné pendant trois ans, sans aucun résultat, devient un héros. Je crains que restant soumis à l'Europe de Bruxelles et à a un euro trop cher, il ne puisse avoir aucun résultat. Son discours est creux comme un tambour".
-Daniel Garrigue (non inscrit, porte-parole de République solidaire, Villepin): "Les députés de République solidaire [moins de dix] ne prendront pas part au vote. C'est la continuité, toujours la même politique. Nous attendions des choses neuves (...) Mais il n'y a rien sur l'indépendance de la justice. Sur la réforme fiscale, c'est flou, il a parlé du bouclier fiscal sans dire ce qu'il allait en faire. Il faudra un jour agir sur les prélèvements. Utiliser la formule de ‘l'Atlantique à l'Oural’ pour l'OTAN est dérisoire".
- François Goulard (UMP/Villepiniste/République solidaire): "Beaucoup de gens pouvaient espérer un nouveau Fillon. Nous avons eu un Premier ministre qui n'a fait que reprendre l'ensemble des déclarations du président de la République prononcées la semaine dernière. C'est extrêmement décevant. Je crois que François Fillon est dans le même rapport de suivisme et d'exécutant vis-à-vis du chef de l'Etat".
- Valérie Rosso-Debord (UMP, Filloniste) se félicite de la "dream team Sarkozy, Fillon, Copé. C'est une bonne nouvelle pour les députés de la majorité. Tout le monde tire dans le même sens. Concernant Borloo, la bonne nouvelle, c'est qu'il reste à l'UMP".
- Jérôme Cahuzac (président PS de la commission des Finances): "C'est faible. Le Fillon nouveau est le même que l'ancien. C'est un bilan complaisant de son action. Le projet est à tout le moins insuffisant".
- Pierre-Alain Muet (porte-parole PS pour le budget): "Le Premier ministre d'une majorité qui a doublé la dette en dix ans est mal placé pour parler de la réduction des déficits".
- François Hollande, ancien Premier secrétaire du PS à l'AFP: "Il nous avait été annoncé une étape nouvelle par François Fillon et le Premier ministre n'a fait que justifier la précédente". "Je ne vois pas comment ce qui a échoué depuis trois ans et demi pourrait donner des résultats pour les 18 mois qui sont ceux du terme de la législature". François Fillon "a dit qu'il gardait le cap. Le problème, c'est que ce n'est pas le bon. Le seul changement qu'il faut maintenant attendre n'est pas celui d'un nouveau gouvernement (...) mais l'alternance en 2012".
-Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, voit dans le discours de politique générale du Premier ministre François Fillon "de l'austérité pour les salariés et de nouveaux cadeaux pour les entreprises", dans un entretien à La Tribune de jeudi.
"La remise à plat annoncée de la protection sociale, la volonté d'accroître la flexibilité des salariés, le déni sur l'insuffisance du pouvoir d'achat seront autant de conflits possibles", prévient le leader syndical.
Après le conflit sur la réforme des retraites, M. Thibault estime que "le gouvernement a montré qu'il se fichait de l'opinion des salariés".
Source : afp
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