Voir l’UMP, au cours d’une convention, se pencher doctement sur l’éducation pourrait prêter à sourire si le bilan du gouvernement en la matière n’était pas si tragique.
- 16 000 postes supprimés cette année, autant l’année prochaine, une « réforme » de la formation des enseignants inepte et dangereuse, des instructions envoyées aux inspecteurs d’académie visant à accroître encore le nombre d’élèves par classe, à réduire la scolarisation à deux ans et le nombre d’enseignants chargés de lutter contre la difficulté scolaire, des résultats catastrophiques dans les évaluations internationales : le chaos provoqué par les attaques systématiques de la droite contre l’école aurait-il échappé au parti de M. Châtel ?
S’il est bien évidemment louable de souhaiter que 100% des élèves sachent lire, écrire et compter à la fin du CE1, il faudra s’en donner les moyens, notamment en assurant la scolarisation précoce de tous les enfants. C’est exactement l’inverse de ce que fait la droite, qui utilise l’école maternelle comme variable d’ajustement budgétaire. Il faudra aussi s’assurer que la difficulté scolaire est traitée dans la classe, par une pédagogie adaptée, et non en privant les élèves qui sont souvent les plus mal à l’aise dans le cadre scolaire de repos et de vacances. Il faudra cesser de culpabiliser et de stigmatiser les enfants en souffrance et leurs familles, en faisant croire que la suspension des allocations familiales serait un remède au décrochage.
Examen d’entrée en 6e et redoublement des faibles, orientation précoce en filière professionnelle…
Les propositions qui se succèdent – avec une certaine incohérence – dans la bouche des responsables de l’UMP ont au moins un point commun : à rebours de toutes les études internationales, qui montrent que les systèmes scolaires les plus performants sont aussi les moins inégalitaires et les moins sélectifs, elles visent toutes à remettre en cause le collège unique et à mettre en place un système éducatif à deux vitesses.
Alors que le Parti socialiste avance ses propositions à l’occasion de la Convention nationale sur l’égalité réelle, le temps est venu de la confrontation projet contre projet. Chacun peut maintenant mesurer le fossé entre les deux orientations sur l’éducation.
Communiqué du parti socialiste
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