Le vote d'un amendement réduisant le crédit d'impôt octroyé aux foyers riverains de sites Seveso qui doivent sécuriser leurs habitations a provoqué jeudi la colère d'associations, qui dénoncent un "détricotage" du Grenelle à la faveur de la loi de Finances 2011.
"L'aide de l'Etat, qui avait été portée par le Grenelle 2 à 40% de la facture, tombe à 15%... Il y a donc de grandes chances pour que ces travaux ne soient jamais effectués", dit dans un communiqué la fédération France Nature environnement (FNE, 3.000 associations).
"La loi Grenelle 2 est détricotée et le compromis, longuement négocié sur la prévention des risques industriels, réduit à néant", écrit le président de FNE, Bruno Genty.
"Le chef de l'Etat doit renouveler le contrat écologique sur lequel il s'était personnellement engagé", poursuit-il.
L'amendement, proposé par le député UMP du Val-de-Marne Gilles Carrez, a été adopté lors du vote mercredi soir par les députés du projet de Budget 2011, marqué par la volonté du gouvernement de réduire le déficit de l'Etat.
- La France compte 670 installations de production industrielle comportant des risques d'accidents "majeurs", classés Seveso "seuil haut", en application d'une directive européenne.
Ces sites doivent faire l'objet de "Plans de prévention des risques technologiques" (PPRT) permettant, si nécessaire, d'exproprier les habitants des zones les plus dangereuses et obligeant les industriels à réduire les risques à la source dans les entreprises.
"Bientôt, les PPRT vont imposer des travaux aux personnes propriétaires des habitations autour d'un site Seveso pour se protéger d'une explosion, d'un incendie ou d'un nuage toxique", comme "la création d'une pièce de confinement sans aucune aération", s'inquiète FNE.
La fédération estime à 15.000 euros en moyenne les travaux à la charge des propriétaires.
Pour l'Association nationale des communes pour la maîtrise des risques technologiques (Amaris), l'amendement doit être retiré.
"L'Etat brade la sécurité des personnes alors que celle-ci n'a pas de prix", écrit le président d'Amaris et maire de Feyzin, commune située en banlieue sud de Lyon, Yves Blein.
Source : afp
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