"Christian Estrosi, invité lundi soir dernier sur le plateau de «Mots Croisés» pour parler de la réforme des retraites, n’avait pas à l’évidence bossé à fond son sujet… À moins qu’il n’ait tenté de faire avaler n'importe quoi aux téléspectateurs. Caramba, encore raté!
On pensait que le débat sur la réforme des retraites ne nous réservait plus aucune surprise. C’était oublier l'immense capacité de Christian Estrosi à innover, notamment en matière de bourdes affligeantes.
Invité lundi 25 octobre sur le plateau de «Mots croisés» en compagnie de Laurence Parisot, François Chérèque et Bernard Thibault, le ministre de l’Industrie a fait la démonstration de son ignorance sur un sujet pourtant capital : celui de la réforme des retraites.
Retour en arrière : lundi soir, dans Mots Croisés, François Chérèque évoque les deux piliers de la réforme –à savoir l’âge légal de départ à la retraite et la durée de cotisation-, et dénonce une aberration contenue dans ce texte : « vous avez raison de poser le problème de la justice vis-à-vis de l’âge. La réforme telle qu’elle est faite consiste à faire cotiser 44 ans les ouvriers et 41 ans les cadres ». Aussitôt, le ministre de l’Industrie vole au secours de ce projet de réforme et tente de couper le sifflet du leader CFDT : « ceux qui ont commencé à cotiser à 18 ans, prendront leur retraite à taux plein à 60 ans », assure-t-il.
Ce que contestent aussitôt François Chérèque et Bernard Thibaut. Face à la réaction outrée de Laurence Parisot et de Christian Estrosi, Chérèque précise quelques instants plus tard son propos. « Ceux qui ont commencé à travailler à 17 ans cotiseront 43 ans. Ceux qui ont commencé à 18 ans, cotiseront 44 ans », détaille-t-il. Qui a dit que cette réforme était juste ?
« Ce n’est pas possible que vous disiez au ministre » qu’il ment, s’étonne alors Yves Calvi. Euh… si. Et c'est Laurence Parisot elle-même, « la marraine de la réforme des retraites » qui le dit: « Sur ce point, c’est vrai… », avoue la présidente du MEDEF, donnant ainsi raison à François Chérèque. Elle n'a pas vraiment le choix, cela dit : ces dispositions figurent dans le texte de loi. Encore fallait-il le lire. Ce dont Christian Estrosi, ministre de l'Industrie pas très industrieux, s'est apparemment cru dispensé!"
A lire dans son contexte et son intégralité (marianne.fr)
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