L'historien Patrick Weil a estimé mercredi qu'il ne fallait pas remettre en cause la double nationalité mais la considérer au contraire comme "un instrument du rayonnement et de l'influence de la France", devant la mission d'information parlementaire sur le droit à la nationalité.
Il a estimé que la double nationalité était actuellement "mise en cause" en France par crainte d'une sorte d'allégeance des intéressés à leur autre pays, au moment même où d'autres nations l'encouragent.
Il a rappelé que la France avait été en avance sur le droit de la nationalité, avec la nationalité par filiation, par le droit du sol, et qu'elle avait "toujours accepté la double nationalité".
Pour lui, les quatre "piliers de la nationalité" sont "l'égalité devant la loi, la mémoire positive de la Révolution, la langue française et la laïcité" et "la force de la France est que ces principes ont été appliqués avec un certain respect de la diversité".
Il propose aux parlementaires de "renationaliser la procédure de naturalisation" (elle passe actuellement par les préfectures) et de la confier au ministère de la Justice. Il suggère également que les enfants arrivés très jeunes avec leurs parents et scolarisés en France puissent bénéficier d'une procédure facilitée de naturalisation au lieu d'attendre leur majorité pour faire une demande "classique".
- Patrick Weil, directeur de recherches au CNRS, spécialiste de l'immigration, est l'auteur de l'ouvrage "Qu'est ce qu’un Français? Histoire de la nationalité française depuis la Révolution".
- Il intervenait devant la mission d'information parlementaire sur le droit de la nationalité en France, créée le 12 octobre 2010 lors du débat sur le projet de loi sur l'immigration. Elle est composée de 15 membres (8 UMP, 4 PS, 1 Nouveau Centre, 1 GDR et 1 non inscrit). Elle est présidée par le député PS de l'Essonne Manuel Valls et a pour rapporteur le député UMP de Paris Claude Goasguen.
source: afp
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