La mission d'information parlementaire sur le Mediator, installée mardi à l'Assemblée nationale, devra rendre ses conclusions "en juin 2011", après avoir entendu plusieurs ministres de la Santé, dont Xavier Bertrand, et les responsables des laboratoires Servier à l'origine du médicament.
"Ses premières auditions devraient avoir lieu le mercredi 26 janvier 2011. Elle envisage de rendre ses conclusions en juin 2011", a indiqué un communiqué de l'Assemblée à l'issue de la réunion sur le Mediator, qui pourrait avoir provoqué des centaines de victimes depuis son introduction sur le marché.
Le Sénat a déjà installé une mission d'information parlementaire sur le Mediator.
L'actuel ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a d'ores et déjà demandé à être entendu par les députés.
La mission de l'Assemblée entendra aussi ses prédécesseurs, "les dirigeants du Laboratoire Servier" et "des membres de l'Inspection générale des affaires sociales" (Igas).
"Elle procédera à l'audition de médecins et de représentants des autorités sanitaires, des associations de patients et des principaux syndicats et organismes professionnels dans le domaine de la santé", ajoute-t-on.
"La mission d'information s'est fixée pour objectifs d'établir, en prenant en compte les travaux déjà réalisés, un diagnostic des causes ayant conduit au drame du Mediator et de formuler des propositions en vue de réformer le système de contrôle et d'évaluation du médicament", selon le communiqué parlementaire.
Présidée par le socialiste Gérard Bapt, cardiologue de profession en pointe sur ce scandale médical, cette mission est composée de 11 membres dont le rapporteur UMP Jean-Pierre Door, cinq autres députés de la majorité, trois PS, un GDR (communistes, Verts et apparentés) et un Nouveau Centre.
M. Bertrand a dénoncé dimanche 16 janvier au lendemain de la remise d'un rapport accablant de l'Igas, "une responsabilité première et directe" de Jacques Servier, PDG du laboratoire du même nom, et s'est engagé à une refonte du système de contrôle des médicaments.
- Le Mediator (benfluorex), un médicament destiné aux diabétiques en surpoids, prescrit aussi comme coupe-faim à des non-diabétiques, avait été retiré de la vente en France en 2009 en raison des risques cardiaques encourus par les patients. Cinq millions de malades l'ont utilisé.
- A l'automne 2010, l'Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de santé avait révélé une estimation de la Caisse nationale d'assurance maladie, selon laquelle le médicament aurait fait au moins 500 morts en 33 ans.
Source : afp
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