Nicolas Sarkozy maltraite-t-il le français?
Oui, estime le député socialiste François Loncle, qui a même posé une question au ministre de l'Education sur le sujet.
Non, lui a répondu ainsi Luc Chatel, dans un texte publié lundi par Mediapart. Pour lui, le président refuse "un style amphigourique et les circonvolutions syntaxiques qui perdent l'auditeur et le citoyen".
Les questions des députés aux membres du gouvernement sont parfois déroutantes. Dans cet exercice souvent convenu, le député socialiste François Loncle a souhaité soumettre au ministre de l'Education un sujet crucial. Le vocabulaire et la grammaire de l'actuel président. Nicolas Sarkozy, semble, selon lui, "éprouver maintes difficultés à pratiquer la langue française. Il multiplie les fautes de langage, ignorant trop souvent la grammaire, malmenant le vocabulaire et la syntaxe, omettant les accords", explique-t-il dans ce texte déposé en février dernier et dont une réponse a été à nouveau demandée en octobre.
"Lorsqu'il s'exprime en public, le président de la République croit judicieux de maltraiter, volontairement ou involontairement, la langue française et il s'aventure parfois à employer des termes et formulations vulgaires", poursuit le représentant de l'Eure. Ce dernier doit faire référence à certaines sorties du chef de l'Etat qui ont souvent fait parler: le "Casse-toi pauv'con", les invitations lancées à des pêcheurs bretons ou les fréquentes phrases élaborées sur un style très oral où les contractions sont légions: "On s'demande c'est à quoi ça leur a servi toutes ces années (d'études) pour avoir autant de mauvais sens", lançait-il ainsi en mars 2009, rappelle Mediapart, qui s'est emparé du sujet. François Loncle demande donc à Luc Chatel de "prendre toutes les dispositions nécessaires pour permettre au Président de la République de s'exprimer au niveau de dignité et de correction qu'exige sa fonction".
"Un style amphigourique et les circonvolutions syntaxiques"
La question est volontairement provocatrice. Et elle a été longtemps laissée de côté par le ministre. Mais ce dernier a tout de même bien voulu y répondre, officiellement, début décembre, révèle Mediapart . Si le texte n'a toujours pas été publié par le site Internet de l'Assemblée nationale comme c'est d'usage, la rédaction d'Edwy Plenel se l'est procurée. Et elle ne manque pas de sel. "S'il est évidemment des questions plus importantes, je tiens néanmoins à vous apporter une réponse complète sur ce sujet", débute Luc Chatel, pas prêt de contourner le débat. Le ministre estime qu'il faut "reconnaître qu'en de nombreuses circonstances le président de la République montre de grandes qualités rhétoriques, telles que la force expressive, la conviction, l'à-propos, la répartie ou la puissance d'évocation".
N'ayant pas hésité à ouvrir son plus beau Bescherelle, Luc Chatel poursuit son commentaire de texte. "En ces temps de complexité et de difficulté, (il) parle clair et vrai, refusant un style amphigourique et les circonvolutions syntaxiques, qui perdent l'auditeur et le citoyen", explique-t-il. "Lui qui incarne la parole de la Nation et l'a fait, en de nombreuses circonstances, de la manière la plus digne qui soit (...) se fait comprendre de tous les Français: sur ce sujet et dans une démocratie, c'est, me semble-t-il, l'essentiel", conclut-il. Fin des logorrhées.
Source : lejdd.fr
UN CONSEIL : Ne pas hésiter à utiliser le principe de précaution et interdire aux enfants candidats au bac de français toute présence devant une télévision ou une radio diffusant du « président de la République ».
De plus pour préserver la possibilité d’une note acceptable en philo, dispenser de toutes productions écrites ou orales de Luc Chatel !
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Pourquoi Sarkozy parle-t-il si mal ? Best of @si
envoyé par asi. - L'info internationale vidéo.
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