Alain Juppé a réaffirmé mercredi l'objectif de la France en Afghanistan d'assurer le transfert de la sécurité des zones sous sa responsabilité aux autorités afghanes, lors d'un débat à l'Assemblée au cours duquel le PS a souhaité un retrait à partir de 2011 des forces françaises.
"Les alliés ont décidé d'entamer cette année une phase de transition", avec le transfert prévu d'ici 2014 de la sécurité du pays aux Afghans, a rappelé le ministre de la Défense devant les députés.
"Notre objectif prioritaire est d'assurer d'ici la fin du premier semestre 2011 les conditions du transfert aux autorités afghanes du district de Surobi", pour "nous concentrer ensuite sur la Kapisa" (nord-est), a-t-il déclaré.
Au nom du groupe socialiste, l'ancien Premier ministre, Laurent Fabius, avait auparavant considéré qu'il "sera nécessaire de nous retirer militairement d'Afghanistan, parce que nous pensons qu'en aucun cas il ne peut y avoir là-bas de solution purement militaire".
"Nous sommes des gens responsables, nous ne voulons pas qu'entre aujourd'hui et après-demain toutes les forces soient retirées, mais nous voudrions que dès 2011 un retrait puisse être commencé", a déclaré M. Fabius. "Parce que tout simplement, nous estimons que par rapport aux objectifs, d'ailleurs légitimes - lutter contre le terrorisme, arrimer la démocratie -, ce n'est pas par les moyens qui ont été engagés qu'on arrivera à des résultats pérennes", a-t-il dit.
M. Juppé a rappelé pour sa part que la France envisage "de redéployer" son dispositif en 2011. "La question est de savoir ensuite comment nous cheminerons vers l'objectif de 2014", a-t-il dit.
"Je pense que l'exercice du pouvoir conduit parfois à un certain réalisme et à une certaine prudence", a poursuivi le ministre en réponse à M. Fabius.
- 4.000 soldats français sont déployés au sein de la coalition internationale en Afghanistan sous commandement de l'Otan, qui compte environ 150.000 hommes.
Le débat sur "l'Otan et les orientations données aux forces françaises" était organisé devant l'Assemblée nationale deux ans après la décision de la France de réintégrer le commandement intégré de l'Otan.
Alain Juppé a défendu le retour de la France dans la structure intégrée, tout en réaffirmant la volonté de Paris de "remobiliser" ses partenaires pour "construire une défense européenne crédible".
Laurent Fabius a évoqué pour sa part un "décalage" entre la décision française prise début 2009 et le débat organisé deux ans plus tard à l'Assemblée. "Je ne crois pas que l'on puisse dire que notre influence au sein de l'Otan ait augmenté", a estimé l'ancien Premier ministre.
Pour le président UMP de la commission de la Défense de l'Assemblée, Guy Teissier, le retour de la France dans le commandement intégré de l'Otan a été "sans impact sur l'indépendance de la politique étrangère de la France".
Philippe Folliot, du Nouveau Centre, a rappelé pour sa part que dans les années 1960, la France consacrait "jusqu'à 5% de la richesse nationale à l'effort de défense, alors qu'aujourd'hui nous somme à moins de 2%".
Source : afp
Commentaires