Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a réfuté mardi sur Canal + avoir obéi à une injonction de l'Elysée quand il a décidé lundi de ne pas fermer les compagnies de CRS de Lyon et Marseille, expliquant en être venu "personnellement" à cette "conviction".
Comme on lui demandait si cette décision lui avait été suggérée par le palais présidentiel, en particulier par le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant comme l'a affirmé Europe 1 mardi matin, le ministre a répondu par la négative.
*Evoquant une réunion lundi entre les syndicats et le directeur général de la police nationale Frédéric Péchenard, Brice Hortefeux a expliqué: "J'en ai tiré personnellement un certain nombre de convictions. Je suis allé en discuter avec le secrétaire général de l'Elysée, ce qui est une procédure tout à fait normale."
"J'ai évoqué ce qui était des convictions auprès du secrétaire général de l'Elysée qui les a parfaitement comprises et donc, j'ai réuni ensuite les syndicats pour leur proposer une méthode", a poursuivi le ministre de l'Intérieur.
Interrogé pour savoir s'il prenait ses ordres à l'Elysée, Brice Hortefeux a répondu: "Pas du tout". "Dans notre système, il va de soi que, quand des décisions importantes sont prises, c'est avec le soutien, l'encouragement du chef de l'Etat et du Premier ministre", a-t-il ajouté.
- Jusqu'à l'annonce du ministère lundi soir, un mouvement de grogne inédit a touché les 12.000 CRS français, vent debout contre un projet de suppression des compagnies de Lyon et Marseille.
Le ministre a ensuite évoqué la situation des gendarmes mobiles, l'autre force en charge du maintien de l'ordre, concédant, sans plus de précision, que "des escadrons vont bouger".
- "On ne peut pas faire comme si nous étions dans une situation où il y avait une croissance majeure", a argumenté le ministre. "Depuis 1992, on a recruté un million de fonctionnaires supplémentaires. Chaque Français peut comprendre que cela a un coût, cela pèse sur la fiscalité et chacun doit apporter sa pierre à l'édifice de l'effort", selon lui.
- Après la suppression de huit escadrons de gendarmes mobiles en 2010, la préfecture de l'Aude a confirmé la fermeture de celui de Narbonne "courant 2011", suscitant une vive réaction du maire socialiste de la ville Jacques Bascou.
Une petite remarque : cette situation peut relancer la grogne des gendarmes, qui eux, doivent perdre 7 à 8 escadrons mobiles. Et ils n'ont pas de syndicats… Et ils ont donc moins de chance d'être entendus par l'Elysée et donc … Hortefeux.
Source : afp
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