Dans son intervention de clôture du colloque sur la dépendance organisé ce matin au Conseil économique, social et environnemental, Nicolas Sarkozy a bien pris soin de ne rien annoncer de précis.
Comme sur les retraites, cette fiction de concertation masque mal les choix de la droite : on nous dit que tout est ouvert, mais le gouvernement écarte d’office le recours à la solidarité nationale et insiste beaucoup sur la piste des assurances privées !
Une nouvelle fois avec N. Sarkozy, la grande réforme annoncée se transformera en grande régression.
Les enjeux démographiques et financiers sont dramatiquement exagérés par le gouvernement alors même qu’il ne prévoit rien pour répondre dès 2012 aux besoins des familles et à la demande de financement des départements, étranglés par les dépenses sociales.
25 milliards d’euros, c’est déjà la somme actuellement mobilisée par l’assurance maladie, l’Etat et les conseils généraux pour financer la perte d’autonomie. L’effort nécessaire n’est pas insurmontable pour la France. A titre de comparaison, le gouvernement a bien su trouver plusieurs milliards pour un cadeau fiscal aux restaurateurs. Cette réforme n’est pas une question de coût, c’est une question de choix de société.
L’allongement de l’espérance de vie est une chance pour nos sociétés mais quelques mesures dans le PLFSS 2012 ne pourront répondre à l’enjeu de civilisation que représente le vieillissement, qui aura un impact à l’horizon 2030-40 sur tous les aspects de notre vie sociale.
Les Français, qui s’impliquent énormément sur le plan humain et financier pour leurs parents âgés souhaitent que la puissance publique prenne davantage ses responsabilités. A l’inverse, la droite culpabilise les individus, coupables d’être dépendants, et leurs familles, qui n’en feraient jamais assez.
En plus de payer pour leur santé, dont la couverture est de plus en plus grignotée par les franchises médicales et autres déremboursements, les personnes vont devoir souscrire une assurance privée pour leur perte d’autonomie, ce qui va leur coûter plus cher en étant moins efficace.
Le Parti socialiste appelle à mettre en œuvre une réforme de grande ampleur, qui permette un meilleur accompagnement des personnes, un soutien effectif aux aidants et la création d’une filière professionnelle pour l’aide à domicile.
La perte d’autonomie est un risque social. La création d’un nouveau champ de protection sociale doit permettre de la compenser à tout âge de la vie, sur la base d’un financement public et solidaire.
Communiqué du parti socialiste
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