L'Assemblée nationale a adopté jeudi la possibilité pour une femme ou un homme qui n'a pas d'enfant de faire un don de gamètes (ovocyte, sperme) et ce afin de remédier à la pénurie de gamètes en France.
Le rapporteur UMP, Jean Leonetti, a vivement défendu cette mesure qui ouvre le don aux femmes sans enfant. "On achète des ovocytes de gré à gré dans notre pays!", a-t-il expliqué. "La marchandisation des ovocytes ce n'est pas ailleurs, c'est chez nous", a-t-il dit pour répondre aux objections de certains députés craignant des dérives. Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, s'en ai remis à la sagesse de l'Assemblée.
Si l'on n'accepte pas d'ouvrir le don aux femmes qui n'ont pas d'enfant, "on favorise l'errance et le tourisme procréatif", a fait valoir Valérie Boyer (UMP), qui a fait adopter un amendement pour ouvrir le don aux hommes qui n'ont pas d'enfant.
La femme, qui donne pourra faire conserver ses ovocytes qu'elle pourrait utiliser plus tard au cas où elle devrait avoir recours à l'assistance médicale à la procréation (AMP). Le député UMP Marc Le Fur a déploré "une logique d'échange et de compensation". "On enfonce un petit coin dans la gratuité du don", a protesté Philippe Gosselin (UMP).
"Il ne s'agit nullement d'un troc", a rétorqué Aurélie Filipetti pour le PS, qui a soutenu avec Philippe Vuilque (PS) cette mesure.
La vitrification des ovocytes, une technique de congélation plus rapide et plus performante, a également été adoptée. Cette technique devra être avalisée par un arrêté du ministre de la Santé, qui définira la liste des procédés biologiques utilisés pour une assistance médicale à la procréation (AMP).
Cette liste sera prise "dans les meilleurs délais, d'ici six à sept mois", a promis M. Xavier Bertrand. Par ailleurs, les députés ont adopté l'article supprimant la condition de deux ans de vie commune pour recourir à l'AMP.
Source : afp
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