Pour Catherine Trautmann et Bernhard Rapkay, les propositions des droites franco-allemande fragilisent l’Europe : « Que deux Etats membres élaborent des propositions pour ensuite les imposer aux autres est tout à fait contraire à l’esprit et à la méthode communautaire », dénoncent les présidents des délégations socialistes française et allemande.
Bernhard Rapkay condamne fermement le contenu du pacte proposé : « Alors que la droite européenne se cache derrière la subsidiarité lorsqu’il s’agit de taxer les transactions financières, de lutter contre le dumping fiscal ou encore de proposer des euro-obligations, elle bafoue aujourd’hui le respect des compétences nationales en matière sociale. La proposition de supprimer l’indexation automatique des salaires sur l’inflation est une véritable provocation à l’heure où cette dernière menace. Un tel gel des salaires revient ni plus ni moins qu’à les diminuer fortement : faire des salaires une variable d’ajustement pour grignoter quelques points de compétitivité est suicidaire sur le long terme. Au contraire, nous avons besoin de salaires minimaux partout en Europe pour protéger les peuples. Saigner les citoyens n’est pas une politique d’avenir : Sarkozy et Merkel seraient bien inspirés d’agir pour l’innovation, la recherche, le développement et la politique industrielle, avec un budget européen à la hauteur ».
Catherine Trautmann souligne de son côté que « le projet de graver dans le marbre une politique d’austérité rigide et inflexible constitue une proposition catastrophique pour la zone euro. Celui-ci entraînerait une chute de l’activité et un rebond du chômage. Si nous appliquons tous cette politique, nous courons ensemble à la catastrophe. La compétitivité économique exclusivement fondée sur la baisse du coût du travail est une hérésie. Au contraire, nous devons reconnaître le modèle social européen comme un atout dans la compétition mondiale et comme un facteur de stabilité, de croissance fondée sur la demande intérieure et de stimulation de la recherche et de l’innovation ».
Communiqué de presse des délégations socialistes française et allemande au Parlement européen
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