Environ 200 personnes se sont rassemblées jeudi soir à la Bourse du Travail à l'appel de partis de gauche, de syndicats et de professionnels du secteur "pour sauver la médecine du travail", alors qu'une réforme doit prochainement être soumise au vote des députés.
Le secrétaire national du Parti communiste Pierre Laurent, qui participait au rassemblement a rappelé que parmi les 6.800 médecins du travail actuel, 4.000 s'apprêtaient à partir à la retraite d'ici cinq ans dénonçant "un problème de démographie médicale que le gouvernement refuse de traiter".
- Evoquant la proposition de loi réformant la médecine du travail adoptée en première lecture au Sénat le 27 janvier et qui devrait être prochainement soumise à l'Assemblée nationale, il a jugé le texte "problématique" et a promis que son parti se battrait "pour protéger et développer une médecine du travail à la hauteur".
La réforme prévoit la mise en place de services de santé pluridisciplinaires (dotés d'ergonomes, psychologues, toxicologues...) appelés à épauler le médecin du travail. Partis de gauche et opposition s'inquiètent d'une remise en cause de l'indépendance du médecin du travail.
Initialement, le texte prévoyait que les conseils d'administration des services de santé reviendraient aux seuls employeurs, mais les sénateurs ont, contre l'avis du gouvernement, décidé qu'ils devraient être composés à parts égales de représentants des employeurs et des salariés.
Pour Pierre Laurent, il y a eu au Sénat "bataille d'amendements pour limiter les dégâts" et la présidence tournante des services de santé a été obtenue "presque par surprise". Mais selon lui, ces acquis peuvent être de nouveau remis en jeu à l'Assemblée.
A ses côtés, la secrétaire nationale adjointe au travail du Parti socialiste, a indiqué que son parti souhaitait "faire de la médecine du travail un espace de démocratie sociale", avec "un vrai système paritaire", comme la CGT et la CFDT qui l'ont fait savoir dans une lettre adressée aux députés mercredi.
"Un amendement en ce sens a été adopté au Sénat, je pense que le combat n'est pas gagné puisqu'il y a l'étape de l'Assemblée nationale où le rapport de force sur ces questions là risque d'être inversé", a-t-elle prévenu.
Source : afp
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