Le secteur bancaire, malmené pendant la crise, s'est particulièrement bien repris, notamment avec la Société générale ou BNP Paribas, qui ont affiché respectivement des bénéfices de 3,9 et 7,8 milliards d'euros. Les banques ont vu leur situation évoluée extraordinairement favorablement. Se disant à l’agonie l’année dernière elles obtiennent des résultats mirobolants. Tout comme l'automobile (3,42 milliards d'euros de bénéfices pour Renault, bien aidé il est vrai par la vente de Volvo trucks, et 1,13 milliard pour PSA), les valeurs bancaires ont aussi bénéficié d'un effet de base très favorable.
Parmi les autres secteurs qui tirent leur épingle du jeu, on peut citer la publicité, qui a comme les autres profité de la reprise économique mondiale, ou encore l'aéronautique qui, après une année 2009 très difficile, s'est sensiblement redressée l'année dernière. Cependant, si les volumes en 2010 ont été excellents, les marges, elles, ont tendance à baisser. Le secteur automobile, qui se lance dans le low cost, multiplie les rabais pour contrecarrer la fin de la prime à la casse.
On ne pouvait pas s’attendre à autre chose en période de crise !
Plus globalement, tous les secteurs liés au cours des matières premières et du pétrole, comme l'aéronautique la distribution ou encore l'agroalimentaire, seront concernés par cette problématique.
Qui va en profiter ?
Une fois encore les grosses entreprises françaises ont décidé de cajoler leurs actionnaires. Selon les premières estimations des analystes, près de 40 milliards d'euros devraient être versés aux actionnaires au titre des résultats 2010. Soit 13% de plus qu'en 2009. "Cela équivaut à un taux de redistribution de l'ordre de 40-45%, ce qui correspond à peu près aux niveaux d'avant crise, explique Pascal Quiry, co-auteur du livre de finance d'entreprise Vernimmen." Pendant la crise en effet, les entreprises, soucieuses de rassurer leurs actionnaires, avaient fait bondir ce taux aux alentours de 60%. Concernant les résultats 2010, les actionnaires de la Société Générale seront ceux qui verront leur dividende le plus progresser (de 600%), à 1,75 euros. Ceux de PPR auront droit au meilleur dividende par action, à 3,5 euros. Et ceux de France Télécom, qui a publié ses résultats ce jeudi (4,88 milliards d'euros en hausse de 61% sur un an), au meilleur taux de rendement, de l'ordre de 8,8%.
Logique, en période de crise ???
Autres bénéficiaires de ces profits, les investissements devraient repartir à la hausse en 2011. D'autant qu'après deux longues années de crise, les entreprises du CAC ont eu le loisir de se désendetter. Si la plupart d'entre-elle dit vouloir se concentrer sur la croissance interne, certaines se sont déjà relancées dans des opérations offensives de fusions et d'acquisitions. A l'image de Sanofi-Aventis, en train d'avaler la société américaine de biotechnologie Genzyme pour 20 milliards de dollars.
Et les salariés, vont-ils eux aussi bénéficier de ces profits record ? Pour l'heure, les entreprises du CAC 40 se disent dans l'impossibilité de donner les chiffres relatifs à l'intéressement et la participation au titre des résultats 2010.
Surprenant !
Ces versements représenteraient environ 7% de la valeur ajoutée selon le rapport Cotis sur le partage de la valeur ajoutée, remis à Nicolas Sarkozy en 2009.
L’annonce de bénéfices record ne semble pas pour autant pousser les entreprises du CAC 40 à améliorer la situation de leurs salariés préférant cajoler une fois de plus leurs actionnaires.
Source : l’express
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