Au-delà du score - "un recul historique de l'UMP" selon Le Figaro - les éditorialistes critiquent le "ni ni ambigu" de la droite pour le second tour.
Les résultats du premier tour des cantonales préfigurent une "déroute" pour l'UMP et le "ni ni ambigu" du parti présidentiel à l'égard du Front national et de la gauche suscite incompréhension et critiques dans la presse de ce lundi 21 mars.
Pour L'Humanité, la droite se retrouve "siphonnée par l'extrême droite" et l'éditorialiste Patrick Apel-Muller estime que les déclarations du secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé, "refusant d'appeler à battre le FN en cas de duel avec la gauche, détruisent une digue face à l'extrême droite et banalisent les idées xénophobes".
Car au-delà de l'abstention record et de la percée du FN de Marine Le Pen, "la question du 'front républicain' sera cette semaine au centre des polémiques entre droite et gauche, mais aussi au sein du PS comme de l'UMP", assure Bruno Dive dans Sud-Ouest.
Pour Jean-Michel Helvig, dans la République des Pyrénées, le refus du Front républicain "est la meilleure façon de faire la courte échelle au parti de Marine Le Pen".
"L'UMP propose à ses électeurs un ni ni ambigu en ne votant pas pour le FN, mais sans se prononcer pour le PS" et ce "refus explicite d'un Front républicain, celui qui avait permis la réélection de Jacques Chirac en 2002, souligne l'embarras du parti présidentiel" dans la perspective de 2012, analyse Xavier Panon dans La Montagne.
"Il ne veut pas déplaire à l'électorat de Marine Le Pen en espérant toujours en récupérer une partie pour le premier tour de la prochaine présidentielle", explique Jorge d'Hulst dans Libération Champagne.
Même si nous sommes à quatorze mois de la présidentielle, "la victoire de la gauche et la chute de l'UMP aux cantonales constituent une photographie indiscutable de l'opinion", insiste Michel Urvoy de Ouest- France.
Et "le chef de l'Etat reçoit un nouvel et sévère avertissement, dans la lignée des régionales, et continue de glisser sur une pente savonneuse", commente Didier Louis du Courrier picard.
"En voulant se battre maladroitement avec les armes du FN, l'UMP n'en finit plus de voir ses bataillons d'électeurs déserter pour rejoindre l'artillerie lourde frontiste", écrit Jacques Camus dans La République du Centre.
"La stratégie ambiguë de ces derniers mois, qui était censée affaiblir l'extrême-droite en abordant des thèmes qui lui sont chers, s'est révélée désastreuse, puisque l'UMP est talonnée par le FN", renchérit Francis Laffon dans L'Alsace.
Conséquence : "la possibilité d'un nouveau '21 avril' en 2012, avec Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, se précise", pronostique Dominique Garraud dans La Charente libre.
Source : Nouvelobs.com - AFP
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