Le gouvernement refuse d'assumer "le bilan désastreux" de la loi hôpital, patients, santé, territoire (HPST), a accusé le député PS Christian Paul mardi après le report de la présentation d'un rapport d'évaluation de ce texte voté en 2009.
"Alors que la commission des Affaires sociales s'apprêtait à examiner le rapport sur l'application de la loi HPST, subitement les ministres Xavier Bertrand et Nora Berra ne sont plus disponibles!", s'indigne dans un communiqué M. Paul, co-rapporteur avec Jean-Marie Rolland (UMP).
Pour M. Paul, le ministre de la Santé "ne fait ainsi pas mystère du peu de considération qu'il accorde à la représentation nationale et de plus il n'assume pas le bilan désastreux de la loi HPST".
"Or si la plupart des décrets d'application ont été pris, le constat d'échec est sévère : les déserts médicaux progressent, les déremboursements continuent, les Agences régionales de santé (ARS) sont toujours en cours de mise en place et s'avèrent être des machines bureaucratiques très lourdes, la démocratie sanitaire en est absente", poursuit M. Paul.
Le rapport devrait finalement être présenté la semaine prochaine. Il salue la mise en place des ARS mais déplore des avancées timides dans la lutte contre les déserts médicaux.
Grande loi sanitaire du quinquennat, la loi HPST, défendue en 2009 par Roselyne Bachelot, entendait aussi lutter contre l'alcoolisme des jeunes en interdisant la vente d'alcool aux moins de 18 ans (tout comme le tabac).
La loi prévoit aussi une réforme de la gouvernance de l'hôpital, qui n'a pas remis en cause le rôle des maires à la tête des conseils de surveillance, comme avaient pu le craindre les élus locaux lors du débat parlementaire, selon le rapport.
Commentaires