Invité par l'UMP à débattre sur sa conception de la liberté d'expression, l'éditorialiste, récemment condamné pour provocation à la haine ou à la discrimination raciale, a reçu mercredi un accueil chaleureux à l'Assemblée, devant un parterre d'élus UMP, dont Jean-François Copé et l'organisateur Hervé Novelli. Ces derniers ont été brièvement rejoints par le ministre de la Défense, Gérard Longuet.
Éric Zemmour a défendu sa conception "de la liberté d'expression" lors d'un débat de l'UMP dont il était l'invité vedette mercredi, en dénonçant la « judiciarisation de la parole publique », et la "terreur moralisatrice".
"La liberté d'expression, c'est la liberté d'avoir tort", a-t-il proclamé lors d'un long discours lu à la tribune. "La République, de Gambetta au général de Gaulle, a très bien vécu sans ces législations liberticides", a affirmé l'éditorialiste, oubliant ainsi certains événements de notre histoire (l’affaire Dreyfus, les heures sombres de la dernière guerre mondiale).
Eric Zemmour a ensuite tenu un discours de dix minutes durant lequel il a estimé que la justice n’était pas légitime pour décider de la culpabilité d’une parole publique.
L'éditorialiste a appelé les élus de l’UMP à supprimer lois mémorielles, (interdisant la vente de « Mein Kampf », de nier les génocides…) d’abroger dans le code pénal « l’incitation à la haine raciale et à la discrimination ». La loi Gayssot (1990) (visant à réprimer "tout propos raciste, antisémite ou xénophobe», NDLR) à la loi Taubira (2001) (reconnaissant les traites et l'esclavage comme un crime contre l'humanité, NDLR) sont, selon lui une entrave à la liberté d’expression.
Éric Zemmour souhaite que l’État retire l’action pénale pour les associations antiracistes. Et d'ajouter sous les applaudissements « Pendant que vous y êtes, si vous pouviez supprimer leurs subventions, ça ferait bien au budget de l’Etat et à la liberté ».
Copé et Novelli peu loquaces
Interrogés par Europe 1 à la sortie de la "prestation" d'Eric Zemmour, Hervé Novelli et Jean-François Copé se sont montrés peu loquaces. A la question de savoir si l'UMP examinera sérieusement les propositions du chroniqueur, Jean-François Copé a répondu un énigmatique "nous verrons". Un de ses collaborateurs a toutefois regretté que l’UMP ait accordé cette tribune à Eric Zemmour, dit-il, "juste pour attirer du monde."
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