Contraint au remaniement après des semaines de polémiques liées aux vacances tunisiennes de Michèle Alliot Marie, Nicolas Sarkozy a choisi de s'entourer d'un trio «d'hommes d'expérience».
Cependant, les arrivées d'Alain Juppé au Quai d'Orsay, de Claude Guéant place Beauvau, et surtout celle de Gérard Longuet à la Défense paraissent déjà controversée.
Si ce dernier n'a jamais été condamné, l’ancien ministre de l'Industrie d'Edouard Balladur et ancien patron de la majorité UMP au Sénat possède en effet un passé judiciaire complexe, et continue d'être à l'origine de polémiques régulières, le plus souvent dues à ses débordements verbaux.
Une jeunesse d’extrême droite
Comme Alain Madelin ou Patrick Devedjian, Gérard Longuet a milité au sein de groupe d’extrême droite (Occident, un groupe d'extrême droite, pro-Algérie française, la Fédération des étudiants nationalistes), fondé le GUD (syndicat étudiant d'extrême droite de la même tendance).
Ses actions dépassant le seul soutien, le conduiront devant la justice où il est condamné en 1967 à une amende pour "complicité de violence et voie de fait avec armes" en compagnie de douze autres militants d'extrême droite.
Gérard Longuet est également l’auteur en 1968 du programme économique d'un nouveau parti qui vient de voir le jour : le Front national.
Gérard Longuet n’a jamais renié son passé et ses idées. Récemment encore il se rend coupable de plusieurs dérapages médiatiques lorsqu’en 2008, il fait un amalgame entre homosexualité et pédophilie ou, lorsqu’il critique la nomination à la tête de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations (Halde) du socialiste Malek Boutih en souhaitant la nomination de quelqu’un issu du « corps français traditionnel » en mars 2010.
Une succession d’affaires financières
Le nouveau Ministre n'est pas non plus épargné par les affaires financières. Il est mis en cause pour la construction de sa villa à Saint Tropez, pour le financement occulte du Parti Républicain. Il est soupçonné de recel de corruption dans le procès des marchés publics d'Ile-de-France. Une juge d'instruction lui demande des explications sur les 172 000 euros versé par la société Cogedim pour deux rapports.
Gérard Longuet sera relaxé dans toutes ses affaires.
Les affaires judiciaires ne l’effraient pas
Il a été, pendant 15 mois, conseiller auprès du patron de GDF Suez, alors même qu'il était aussi sénateur, membre de la commission de l'énergie du Sénat. Depuis 2005, il préside ainsi l'Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF), structure de financement au rôle flou malgré quatre milliards d'euros de budget, au point que la Cour des comptes recommandera sa suppression en 2009. Un décret transforme en 2005 ce poste, bénévole, en travail rémunéré, 3 500 euros par mois. L'AFITF met en outre à disposition de M. Longuet un véhicule avec chauffeur.
A l’heure où la commission Sauvé vient de rendre son rapport sur les conflits d'intérêts et qu'un projet de loi est annoncé la nomination du nouveau Ministre de la Défense ne manque pas de surprendre.
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