Le groupe PS à l'Assemblée nationale demande solennellement au gouvernement d'inscrire au plus vite une proposition de loi UMP/PS visant à plus de transparence dans les sondages politiques, déjà votée à l'unanimité au Sénat, a-t-on appris mardi auprès du groupe PS.
Les députés avaient déjà effectué, en vain, une première demande en ce sens la semaine dernière. L'exécutif comme la majorité UMP leur avaient alors opposé une fin de non-recevoir, estimant que ce texte n'était pas "prioritaire".
"Nous demandons solennellement l'inscription de cette proposition de loi à l'ordre du jour prioritaire de l'Assemblée nationale. Si le gouvernement persiste dans son refus, nous l'inscrirons nous-mêmes dans le cadre de nos +niches+ (séances réservées à un groupe, ndlr) parlementaires" au cours des prochains mois, a-t-on expliqué au groupe PS.
"C'est compliqué d'avoir une proposition de loi sur ce sujet à un an des échéances, au moment où les sondages vont s'accélérer", a déclaré le patron des députés UMP Christian Jacob.
"C'est compliqué de modifier les modes de scrutin à un an d'une élection, modifier la règle des sondages à un an de l'élection, ce qui n'empêche pas de s'y rendre attentif", a ajouté M. Jacob.
La demande du PS intervient alors que le panel de Français utilisés par Harris Interactive pour son étude plaçant dimanche Marine Le Pen (FN) en tête des intentions de vote au 1er tour de la présidentielle a été "payé", selon le site Mediapart. L'institut Harris reconnaît pour sa part des "incitations" financières pour le fidéliser.
"Parmi les gens qui aiment jouer à la loterie, Marine Le Pen arrive en tête dans les sondages", a ironisé le porte-parole du groupe PS, Alain Vidalies lors d'un point presse. "C'est une grande première, on ne peut pas regarder cette affaire comme étant sans conséquence", a-t-il ajouté.
Plus globalement, a-t-il dit, le PS "regarde le résultat de ces sondages avec beaucoup d'intérêt et d'interrogations". "Les questions qui sont posées ne sont pas pas posées qu'à la droite mais aussi à la gauche", a-t-il ajouté.
La proposition de loi, coproduite par des sénateurs UMP, Hugues Portelli, et socialiste, Jean-Pierre Sueur, s'articule autour de trois pistes: rendre les sondages politiques plus sincères et plus transparents, apporter davantage de cohérence à la législation actuelle, renforcer l'efficacité de la Commission des sondages.
Le président des 23 députés Nouveau centre (NC) François Sauvadet a approuvé l'initiative du groupe PS: "Je trouve que c'est une bonne idée de proposer sa réinscription au moment où un institut de sondages et un seul, livre des conclusions qui ne sont pas partagées par tous les instituts".
"J'en appelle à ce qu'on revienne au Parlement pour garantir les conditions dans lesquelles sont réalisées tous ces sondages", a-t-il ajouté lors de son point-presse hebdomadaire à l'Assemblée.
Source : Afp
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