Le patron des députés GDR (PCF et Verts), Yves Cochet, a affirmé mardi à la presse ne "pas faire confiance" au nouveau ministre de la Défense Gérard Longuet, qui, selon lui, n'a pas toutes les "qualités morales" pour diriger un grand ministère.
"M. Longuet n'est pas tout à fait représentatif d'un bon ministre et d'une personne qui a toutes les qualités morales pour diriger un grand ministère", a-t-il lancé aux journalistes dans les couloirs de l'Assemblée nationale, en commentant le remaniement.
"Les histoires entre Balladur et le Parti républicain de l'époque n'ont jamais été très claires", a-t-il ajouté.
"C'est comme pour M. (Jacques) Chirac, il y a des choses qui se sont passées et dont tout n'est pas éclairci. Soit du côté judiciaire, soit du côté journalistique, il y a des investigations à faire pour voir si M. Chirac, du temps où il était maire de Paris, et M. Longuet, du temps où il était au Parti républicain, ont les mains tout à fait blanches. Moi, je ne le crois pas", a-t-il affirmé, évoquant "un soupçon subjectif".
"Moi, je ne fais pas confiance à M. Longuet", a-t-il dit, expliquant qu'il le connaissait depuis longtemps. "Je me suis cassé la gueule avec Longuet en 1968, il était extrême droite, moi j'étais déjà écolo", a-t-il raconté.
Quant au patron des députés PS, Jean-Marc Ayrault, il a estimé mardi qu'il fallait que les juges d'instruction puissent "aller jusqu'au bout" dans l'affaire Karachi, alors qu'un avocat des parties civiles réclame l'audition de Gérard Longuet, tout juste nommé ministre de la Défense.
"Nous exigeons la totale vérité et nous n'avons cessé de réclamer que la justice ait les moyens, sans entraves, de mener à bien ces enquêtes", a-t-il ajouté.
L'un des avocats des parties civiles, Me Olivier Morice, a annoncé mardi qu'il allait demander l'audition de Gérard Longuet, en tant que président du Parti républicain de 1990 à 1995, par le juge en charge de l'enquête sur l'attentat de Karachi, Marc Trévidic.
"Si la justice doit entendre tel ou tel ministre ou ancien ministre, il faut qu'elle puisse le faire en toute indépendance", a-t-il poursuivi. "Si un ministre en exercice, qui a été ancien ministre et ancien secrétaire d'un parti politique, est sollicité par un juge, il appartiendra au Conseil des ministres sans délai de l'autoriser à se rendre chez le juge", a-t-il dit.
Le trésorier de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, René Galy-Dejean, a assuré devant le juge Renaud van Ruymbeke être incapable d'expliquer un versement en espèces de 7 millions de francs en faveur du candidat battu en 1995.
Source : Afp
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