C'est la première fois que les parlementaires peuvent débattre en amont sur le programme de stabilité, que la France enverra à la Commission européenne début mai après un vote des sénateurs (le 27 avril) et des députés (le 2 mai). Auditionnés hier par la commission des Finances de l'Assemblée nationale, Christine Lagarde et François Baroin ont toutefois esquivé le débat sur la hausse du taux de prélèvements obligatoires (PO) sur lequel voulait les emmener le président de la commission des Finances Jérôme Cahuzac (PS).
Dès le matin sur RTL, celui-ci avait ainsi pointé la hausse continue prévue jusque 2014. « J'aimerais savoir si c'est le programme de Nicolas Sarkozy. Dans ces conditions, il promet d'augmenter les impôts », a-t-il pointé. « Le taux de PO sera de 42,2 % en 2010, vous avez rappelé les chiffres pour les exercices ultérieurs », s'est contentée de répondre la ministre de l'Economie.
Avec un « effort de 22 milliards d'euros à produire » pour ramener le déficit public à 4,6 % l'an prochain, la hausse des prélèvements obligatoires sera essentiellement le fait de l'amélioration de la conjoncture, a indiqué François Baroin, qui a conservé l'objectif de 3 milliards d'euros d'effort supplémentaire sur les niches fiscales.
Concernant le financement de la réforme de l'impôt de solidarité sur la fortune, le ministre du Budget n'a pas répondu précisément à la question de Gilles Carrez, qui demandait s'il serait assuré dès cette année et non à moyen terme, alors qu'un manque à gagner de 300 millions d'euros pourrait apparaître cette année (« Les Echos » du 14 avril). La réforme « sera neutre pour les finances publiques et sera financée par les mêmes assujettis à l'ISF, donc il n'y a de cadeau à personne », a-t-il seulement plaidé.
Source : Les Echos
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