"La vraie question, c'est quand ? Il faut espérer que cela n'arrive pas trop vite, sinon les conséquences seront dramatiques", insiste le président de Total.
Le super sans plomb 95 a dépassé 1,53 euro/litre en moyenne, atteignant un plus haut historique, selon les relevés publiés par la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC) du ministère de l'Ecologie et des Transports. (c) Afp
Le président de Total, Christophe de Margerie, a affirmé mardi 12 avril n'avoir "aucun doute" que le litre de super atteigne 2 euros, il juge en outre "utile" la mise à contribution de la filière pétrolière pour enrayer la hausse du prix des carburants même s'il s'agit d'une "solution à très court terme".
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Alors que le super sans plomb 95 a dépassé 1,53 euro/litre en moyenne, atteignant un plus haut niveau historique, le président de Total explique qu'il "ne fait aucun doute" qu'il atteigne 2 euros le litre : "la vraie question, c'est quand ? Il faut espérer que cela n'arrive pas trop vite, sinon les conséquences seront dramatiques", insiste-t-il.
Le gouvernement a annoncé lundi qu'il allait mettre à contribution la filière pétrolière à hauteur de 115 millions d'euros pour financer une revalorisation du barème kilométrique des contribuables.
Avec un baril de brut qui atteint aujourd'hui 120 à 125 dollars, la "facture énergétique atteint un niveau qui est très pénalisant", a observé Christine Lagarde, la ministre de l'Economie. Elle a rappelé que le pétrole représentait 45% de la consommation énergétique finale de la France et 8% des dépenses des ménages.
Même si "cela ne fait jamais plaisir d'apprendre un matin que nous allons encore être taxés", la contribution de la filière pétrolière est "utile" car "elle aidera les personnes les plus touchées par la forte hausse des prix du carburant", estime Christophe de Margerie dans un entretien au Parisien/Aujourd'hui.
Mais "cette contribution ne peut constituer toutefois qu'une solution à très court terme" car "à plus long terme, ce ne sera pas suffisant". Pour Christophe de Margerie, "il faudrait pouvoir stopper la flambée du prix du pétrole" et "cela n'est pas en notre pouvoir".
"La vraie solution ne peut être que globale : il faut miser sur les investissements, passer à la vitesse supérieure sur les économies d'énergies et diminuer la consommation", fait valoir le pdg de Total.
Les prix élevés du pétrole commencent à affecter la demande, qui tend à faiblir depuis quelques mois, a souligné mardi l'Agence internationale de l'énergie (AIE), en maintenant inchangées ses prévisions de demande mondiale d'or noir pour cette année.
"Il y a un vrai risque qu'un pétrole se maintenant à plus de 100 dollars le baril ne soit pas compatible avec le rythme de la reprise économique", écrit l'agence dans son rapport mensuel.
L'AIE a déjà observé que "la croissance de la demande mondiale de pétrole montre des signes de ralentissement depuis quelques mois, affectée par les prix très élevés".
La production mondiale de pétrole a de son côté chuté en mars, de 700.000 barils/jour à 88,3 mbj, en raison d'une baisse de production de près de 70% en Libye, selon l'AIE.
"La perte de production libyenne et la flambée des cours de 25-30% depuis le début de la crise mi-février ont pour le moment suscité peu de réponses de la part des autres membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep)", estime l'Agence.
Nouvelobs.com avec AFP
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