La députée UMP Brigitte Barèges, membre de La Droite populaire, a provoqué un tollé mercredi en lançant, à propos d'un texte PS visant à autoriser le mariage homosexuel, "et pourquoi pas des unions avec des animaux ?", avant de se rétracter, ont affirmé plusieurs de ses collègues.
Alors que la commission des Lois de l'Assemblée nationale examinait à huis clos une proposition de loi socialiste pour "ouvrir le mariage aux couples de même sexe", la députée-maire de Montauban s'est exclamée: "et pourquoi pas des unions avec des animaux ? ou la polygamie ?".
Ces propos ont été entendus par plusieurs députés, comme Bruno Le Roux (PS) et George Pau-Langevin (PS), qui l'ont confirmé à l'AFP. Sollicitée par l'AFP, Mme Barèges n'avait pu être jointe en fin d'après-midi.
"Ce sont des propos honteux, ignobles, que je condamne fermement", a réagi dans la soirée le député UMP Franck Riester auprès de l'AFP.
Lors de la réunion, comme plusieurs de ses collègues PS protestaient, Mme Barèges a rétorqué qu'elle avait dit cela sur le "ton de la plaisanterie", qu'elle était personnellement "favorable à tous types de relations sexuelles entre adultes consentants" et que l'on "ne pouvait pas la suspecter d'être homophobe".
Gêné, le président de la commission des Lois Jean-Luc Warsmann (UMP) a alors suggéré de retirer les propos de la députée UMP du compte-rendu de la réunion.
La proposition de loi, qui sera discutée en séance publique à l'Assemblée nationale le 6 juin, a sans surprise été rejetée par la commission. Elle proposait que le mariage puisse être contracté "par deux personnes de sexes différents ou de même sexe".
"Un choix politique au sens le plus noble qui soit", a dit Patrick Bloche (PS) tandis que l'écologiste Noël Mamère lançait : "Ne soyez pas réactionnaires! La société est en avance par rapport au politique".
Le député UMP Etienne Blanc a pour sa part jugé qu'"avec le Pacs, de nouveaux droits ont été consentis" aux homosexuels et qu'"ils répondent suffisamment aux besoins".
Dans un communiqué publié mardi, Mme Barèges, avocate de formation, avait apporté son soutien au manifeste contre le sexisme, lié au traitement de l'affaire DSK. Elle regrettait "que les mentalités n'aient pas évolué" en ce domaine et déplorait "cette culture +gauloise+, certainement responsable du fait qu'encore aujourd'hui, les femmes se sentent culpabilisées" dans les affaires d'agressions sexuelles.
Source : Afp
Commentaires