Le député socialiste Manuel Valls, président de la mission d'information parlementaire sur le droit de la nationalité, se dit vendredi "totalement opposé à une remise en cause de la binationalité" réclamée par la présidente du Front national Marine Le Pen.
Dans une interview au Parisien, M. Valls explique que c'est "une mauvaise idée, d'abord parce que cela revient à dire par exemple que les citoyens franco-américains, franco-israéliens, franco-algériens ou franco-maliens ne sont pas tout à fait français".
"Ensuite, poursuit le député-maire d'Evry, parce qu'il faut penser aussi aux 2 millions de binationaux qui vivent à l'étranger". "Ils sont, ajoute-t-il, des ambassadeurs de la France sur le plan économique, culturel, touristique".
Pour lui, "en leur demandant de choisir, on prendrait le risque de se priver de ces atouts!".
Alors que la présidente du FN a écrit à tous les députés pour leur demander l'abrogation de la binationalité, M. Valls souligne que "par principe (il) refuse que les thèmes de Mme Le Pen s'imposent au débat politique".
"Je mets en garde l'UMP de ne pas courir une nouvelle fois derrière un sujet qui n'en est pas un".
Faisant partie des "rares députés naturalisés", le maire d'Evry estime que la binationalité n'est pas un frein à l'intégration. "On stigmatise les immigrés alors que le vrai sujet est celui des conditions d'accueil, qui doivent être revues", fait-il valoir.
La mission d'information parlementaire sur le droit de la nationalité en France, créée en octobre 2010 lors du débat sur le projet de loi sur l'immigration, est composée de 15 membres (8 UMP, 4 PS, 1 Nouveau Centre, 1 GDR et 1 non inscrit).
Source : Afp
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