Le développement de la formation en alternance et de l’apprentissage, soulevé par la proposition de loi UMP aujourd’hui en débat, aurait pu recueillir un consensus républicain. Ce sont des leviers nécessaires pour concilier la scolarisation et l’insertion des jeunes dans le monde professionnel.
Mais comme à chaque fois que la question est posée, la droite en fait un bélier pour faire passer sa vieille idée d’abaisser l’âge légale de l’apprentissage à 14 ans. Une première brèche avait été ouverte par le gouvernement Raffarin. La proposition de loi UMP est un second coup de boutoir. Elle autorise les entreprises à signer des contrats d’apprentissage dans la 15è année du jeune et l’étend à l’emploi saisonnier et à l’intérim. En acceptant une des plus archaïques revendications patronales, la majorité brise deux principes fondamentaux de notre code du travail : l’interdiction du travail des enfants et le maintien de la scolarisation jusqu’à 16 ans.
Comme toujours on habille ces reculs de doctes considérations sur l’échec scolaire et la nécessité d’offrir aux jeunes des filières nouvelles de professionnalisation. Mais revenir au travail à 14 ans est le contraire de la modernité. C’est retourner aux conceptions du siècle dernier. C’est faire de la jeunesse une main d’œuvre bon marché. C’est abdiquer la grande idée républicaine que l’école est la meilleure porte d’entrée vers le travail et la promotion professionnelle.
Source : PS
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