Les panneaux signalant la présence d'un radar seront supprimés et remplacés par des radars pédagogiques, indiquant la vitesse mais ne sanctionnant pas.
Le gouvernement fait des concessions. Chaque panneau signalant la présence d'un radar fixe devra être immédiatement remplacé par un radar pédagogique lorsqu'il aura été démonté. C'est ce qu'indique une fiche de synthèse du ministère de l'Intérieur récemment transmise aux préfets.
En conséquence, les automobilistes continueront d'être systématiquement avertis de la présence d'un radar fixe.
"La dépose des panneaux de présignalisation des radars fixes est conditionnée par l'installation de radars pédagogiques, dans la zone amont des radars fixes. La zone concernée peut être étendue de plusieurs centaines de mètres à plusieurs kilomètres", indique la fiche.
"La dépose des panneaux sera réalisée de manière concomitante avec la mise en place des nouveaux radars pédagogiques", ajoute le document.
Quant aux nouveaux radars fixes, leur installation "doit également être concomitante à celle d'un radar pédagogique", précise la fiche.
"La sécurité routière (...) doit faire l'objet d'explications permanentes et transparentes", et les préfets doivent s'assurer que "les lieux et moments des contrôles" de radars mobiles "sont adaptés à l'analyse de la dangerosité des réseaux routiers", car "la légitimité de l'action de l'Etat en dépend", ajoute le document.
Ces instructions visent à déminer le débat sur un sujet devenu explosif ces dernières semaines, après des messages contradictoires envoyés depuis fin 2010 par les pouvoirs publics.
Contre l'avis du gouvernement, le Parlement avait voté à l'automne 2010 l'assouplissement du permis à points, le jugeant trop répressif, tandis que les experts en sécurité routière dénonçaient une "dérive populiste". La mortalité routière était repartie à la hausse les mois suivants.
Après des chiffres de mortalité routière très mauvais de janvier à avril (+13% de morts), le gouvernement avait annoncé début mai la suppression des panneaux signalant les radars et l'interdiction des avertisseurs électroniques de radars.
Mais à un an de la présidentielle et des législatives, ces mesures avaient provoqué une bronca des députés UMP.
Les radars pédagogiques indiquent la vitesse mais ne sanctionnent pas les automobilistes.
L'Intérieur veut mettre en place quelque 2200 radars pédagogiques d'ici fin 2011, et près de 4000 d'ici fin 2012, financés par les amendes payées par les contrevenants. L'objectif du ministère reste "simple : faire diminuer le nombre des victimes de la route", rappelle la note transmise aux préfets.
La généralisation des radars au bord des routes et la création du permis à points ont fait chuter le nombre des morts de 11 000 sur les routes françaises entre 2002 et 2010, en faisant baisser la vitesse moyenne de 10%.
Source : L’express
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