Le député socialiste Gérard Bapt veut étendre l'indemnisation prévue pour les victimes du Médiator aux patients qui ont pris de l'Isoméride, un autre coupe-faim des Laboratoires Servier retiré du marché en 1997. L'élu de Haute-Garonne, qui préside l'une des missions d'information parlementaires sur le Médiator, présente ce matin en commission un amendement en ce sens au texte de loi du gouvernement. « Les deux médicaments ont le même fabricant, le même mécanisme d'action, et ont tous deux provoqué des pathologies cardiovasculaires, il serait logique que les victimes de l'Isoméride bénéficient du même dispositif que les victimes du Médiator », explique-t-il.
Cette proposition a peu de chances d'être votée, faute de soutien de la majorité. « Je m'y opposerai, car elle risquerait de compliquer une procédure simple, indique Jean-Pierre Door (UMP), rapporteur pour avis de la commission des Affaires sociales pour ce texte, qui fait partie de la loi de Finances rectificative. Le but de ce dispositif est d'apporter une réponse urgente à une demande urgente, celle des victimes du Médiator. »
Les débats s'annoncent donc animés, d'autant qu'une autre question pourrait donner du fil à retordre au gouvernement. Le projet de loi prévoit que l'Etat indemnise la victime dans le cas où Servier refuse de payer. L'Etat pourra ensuite se retourner contre le laboratoire pour obtenir le remboursement des sommes versées. La justice pourra alors y ajouter une pénalité de 30 %. Deux fois plus que les 15 % prévus par la loi dans des cas comparables. Ce point est vivement contesté par Servier. Son avocat, Hervé Temime, menace d'un recours devant le Conseil constitutionnel. Le texte de loi devrait de toutes les façons être examiné par le Conseil après le vote du Parlement.
Source : Les Échos
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