Jean-Marc Ayrault (PS) a accusé vendredi Claude Guéant et certains députés de la majorité d'exercer de "scandaleuses pressions" sur la Cour des comptes, après la "colère" du ministre de l'Intérieur contre le rapport épinglant la politique du gouvernement en matière de sécurité.
Le chef de file des députés PS, dans un communiqué intitulé "Guéant sème le désordre et l'insécurité", juge "indigne" que "les plus hautes autorités de l'Etat se déchargent de leur responsabilité dans la montée des violences et de l'insécurité en attaquant la probité et l'impartialité d'une des institutions les plus respectées de notre République".
Jeudi soir, quelque 90 députés UMP et Nouveau Centre ont écrit au premier président de la Cour des Comptes, Didier Migaud, pour "condamner" une politisation de cette institution.
"Parce que ses conclusions contredisent les faux bilans et les chiffres truqués du ministère de l'Intérieur, parce que son rapport révèle l'état de désorganisation et de paupérisation de notre appareil de sécurité, M. Guéant et les 70 députés UMP qui le soutiennent veulent délégitimer une institution qui les gène en salissant l'intégrité de ses magistrats", poursuit encore M. Ayrault.
Quant au député UMP (villepiniste) Jean-Pierre Grand a jugé vendredi "dangereux" de s'opposer à un rapport voté par une institution de la République, qualifiant de "dérive" le courrier.
"C'est toujours dangereux que le Parlement s'oppose à un rapport voté par une institution de la République, majeure et souveraine. Aujourd'hui, la Cour des comptes, demain le Conseil constitutionnel, le Conseil d'Etat... C'est pour moi une dérive que je ne peux cautionner", a répondu le député de l'Hérault à Eric Ciotti, l'un des initiateurs du courrier.
Source : Afp
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