Les parlementaires ont tous été destinataires d’un courrier du Président de la République. Ce dernier nous est parvenu, alors que toute la presse s’en faisait déjà l’écho depuis deux jours. Je ne peux qu’être surpris par cette démarche cavalière et contraire aux usages de la république.
La constitution française est fondée, entre autre, sur le principe de la séparation des pouvoirs. Le détenteur du pouvoir exécutif a, pour se faire entendre, plusieurs moyens : lire un message au Parlement ou s’adresser au Congrès. Nicolas Sarkozy a semble t-il oublié ces notions de droit constitutionnel.
Sur le fond, Le Président de la république réclame de la solidarité. Il est important de rappeler quelques points.
L’endettement de la France a doublé depuis que la droite est au pouvoir. Il atteint désormais 1800 Milliards. La récente crise financière, survenue fin 2008 alors que la dette explosait, est selon tous les rapports disponibles, responsable d’un seul tiers du déficit de notre pays.
Les déficits budgétaires sont en grande partie consécutifs des baisses de recettes fiscales, résultats des allègements des impôts octroyés aux plus riches (Impôt sur la fortune, Bouclier et niches fiscales, allègements de TVA, défaut de taxation des revenus variables, inégalité de l’impôt sur les sociétés qui favorise outrancièrement les grosses entreprises…).
Entre allègements fiscaux et exonérations de charges sociales, l’État fait perdre plus de 100 Milliards d’Euros par an aux budgets de l’Etat.
Pourquoi ne pas demander à ceux qui bénéficient des services publics de la France mais profitent de l’évasion fiscale et de différents dégrèvements d’impôt (Madame Bettencourt, MM Wildenstein, Tapie, Takieddine, pour ne citer qu’eux) de ne pas participer un peu plus à la solidarité. Leur finance personnelle n’en pâtira certainement pas.
Pourquoi ne pas demander aux banques (dont il est inutile de rappeler leur implication dans la crise et leur sauvetage) de participer à l’effort financier.
L’opposition a averti depuis longtemps que cette politique allait mener la France droit dans le mur. La droite a du revenir sur le bouclier et sur certaines niches fiscale mais il est trop tard. Les dégâts sont déjà importants. Ces lois sont les symboles du quinquennat et des échecs retentissants.
On ne peut plus qualifier ces décisions d’erreurs car ce sont des fautes.
Pourtant d’autres solutions existent.
- taxer les bénéfices des banques,
- imposer au barème et assujettir normalement aux cotisations sociales les revenus variables,
- supprimer l’imposition au titre du Bénéfice Mondial de Total et de quelques autres,
- supprimer le taux réduit de TVA sur la restauration qui n’a entrainé aucune baisse des prix,
- revenir sur la niche dite « Coppé » qui permet aux grands groupes d’échapper à l’impôt sur les sociétés,
- mettre une taxe sur les transactions financières
- assujettir tous les revenus à l’impôt sur une assiette large et à un taux progressif…
Cependant, ces amendements déjà proposé par l’opposition sont constamment rejeté par l’UMP et le Nouveau Centre aux ordres des Ministres et de Nicolas Sarkozy.
Le Président de la République préfère dénigrer et accuser les bénéficiaires du RSA et des prestations sociales plutôt que demander à certains de ces amis de payer l’impôt sur la fortune.
Si la plus grande partie des Français est conscient qu’il faut faire des économies, ils souhaitent, comme le stipule pour l’impôt la déclaration des Droits de l’Homme, que « les contributions soient également réparties entre tous les citoyens en fonction de leurs facultés ».
Plutôt que d’inscrire des règles dans la constitution, ne serait-il pas opportun de les faire appliquer à la majorité et à l’Élysée ?
On le sait depuis longtemps : la gauche essaie de tricoter, pendant que la droite détricote...
Les français ont été naifs de voter Sarko.
Rédigé par : SansblagueMerde | 13 août 2011 à 09:26