Le président de la commission des Finances de l'Assemblée, Jérôme Cahuzac (PS), a déclaré mercredi à l'AFP qu'il avait "l'intention d'exercer son pouvoir de contrôle" sur le cas du marchand d'armes millionnaire Ziad Takieddine, qui selon Mediapart ne paierait pas d'impôts en France.
Saisi par le PS d'une demande d'"éclaircissements" sur la situation fiscale de cet homme d'affaires libanais --par ailleurs soupçonné d'avoir joué un rôle clé dans le volet financier de l'affaire Karachi--, la ministre du Budget, Valérie Pécresse, avait opposé une fin de non-recevoir, au nom du secret fiscal.
Elle a également rappelé que la mise en oeuvre des contrôles fiscaux était du ressort de la direction générale des finances publiques (DGFP) et précisé que le président et le rapporteur général de la commission des Finances de l'Assemblée pouvaient s'assurer que cette direction remplissait "effectivement ses missions, y compris dans le contrôle des situations individuelles".
Or selon une source proche du dossier, Ziad Takieddine ferait déjà l'objet d'un contrôle fiscal depuis novembre 2010.
Interrogé sur ce dossier par l'AFP, Jérôme Cahuzac a déclaré qu'il ne pouvait pas s'exprimer sur le fond. "La ministre du Budget sait parfaitement que la contrepartie du fait que je peux tout savoir est que je ne peux rien dire", a-t-il déclaré.
En revanche, il a affirmé avoir "bien l'intention d'exercer (son) pouvoir de contrôle dans ce dossier". Il a aussi noté qu'"à (sa) connaissance les documents publiés par Mediapart n'ont pas été démentis par l'intéressé".
Selon les déclarations de revenus de l'homme d'affaires de 2002 à 2007, puis 2009, publiées sur le site d'information, M. Takieddine ne paie pas d'impôt sur le revenu, ni d'impôt de solidarité sur la fortune (ISF).
Or, selon une déclaration de patrimoine de 2008, "le montant de ses biens est évalué, au total, à 97,2 millions d'euros, dont plus de 40 millions sont localisés en France", selon Mediapart.
Source : Afp
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