La députée PS de Moselle Aurélie Filippetti a écrit au ministre de l'Economie François Baroin pour qu'il demande aux dirigeants d'Arcelor-Mittal "des contreparties industrielles" notamment sur la maintenance du site de Florange (Moselle), a-t-elle annoncé vendredi.
Arcelor-Mittal va fermer à compter du 3 octobre et pour une durée indéterminée le deuxième haut-fourneau de ce site de Florange.
Dans un courrier à M. Baroin, daté de jeudi, Mme Filippetti veut "attirer l'attention sur la nécessité d'obtenir de la part des dirigeants du groupe Arcelor-Mittal des contreparties industrielles, notamment sur la maintenance du site sidérurgique intégré de Florange pendant son arrêt".
La députée évoque notamment un projet de captage du CO2 (projet Ulcos). "L'absence de budget pour la maintenance des hauts fourneaux pendant la période d'arrêt, pourtant indispensable pour permettre un jour leur redémarrage, ainsi que le non investissement dans la modernisation de l'outil mettent en péril ce projet d'un montant de 623 millions d'euros", souligne-t-elle.
Jeudi, elle avait appelé Nicolas Sarkozy et le gouvernement à agir fermement contre "la politique spéculative" d'Arcelor-Mittal. Plus de 2.000 emplois (CDI, intérimaires et sous-traitants) sont menacés par l'arrêt des deux derniers hauts fourneaux de Lorraine, d'après Mme Filippetti.
Martine Aubry, a appelé vendredi Nicolas Sarkozy à "agir enfin pour la sauvegarde de nos usines".
Arnaud Montebourg a quant à lui jugé le pouvoir politique responsable ".
"Si Mittal se permet de défaire notre tissu industriel, c'est que le pouvoir politique lui a laissé prendre les clés de notre appareil de production, de nos savoir-faire, de la vie des salariés de l'industrie sidérurgique et de notre positionnement stratégique sur un marché clé : celui de l'acier", affirme M. Montebourg dans un communiqué.
"En laissant partir Arcelor aux mains du groupe Mittal il y a cinq ans, le gouvernement de droite d'alors a rendu possible la dislocation de notre appareil de production sidérurgique alors que les besoins en acier sont immenses dans le monde et augmentent continuellement", ajoute-t-il.
Le député de Saône-et-Loire affirme que "la stratégie du refus du protectionnisme est suicidaire" et que son "projet de démondialisation" a précisément "pour but d'éviter d'autres sinistres industriels du type de Pechiney mangé par Alcan, ou Arcelor mangé par Mittal".
"Il faut garder le contrôle de nos industries stratégiques", clame-t-il.
Source : Afp
Commentaires