Un député PS a interpellé par écrit le Premier ministre sur des révélations du Wall Street Journal concernant l'aide apportée en 2009 par une filiale de la société française Bull au régime de Kadhafi pour espionner ses opposants.
Dans une question écrite à François Fillon, le député Christian Paul juge ces révélations "inquiétantes". "L'exportation de ces outils d'analyses des échanges numériques (messageries, réseaux sociaux...) commercialisés par les entreprises françaises doit à l'évidence être soumise au contrôle et à l'autorisation des autorités françaises, car ils sont assimilables à des armes technologiques", dit-il.
Il demande au gouvernement "sil a été conduit à autoriser la vente de telles technologies à ce pays, voire à d’autres qui auraient exprimé le souhait de les acquérir".
"Si ces technologies avaient été commercialisées sans l’aval officiel de l’État, quelles mesures le gouvernement entend-il prendre pour qu’à l’avenir, elles soient soumises à cette procédure, et ainsi, ne puissent être vendues à des régimes autoritaires ?", interroge-t-il.
"Dans quelles conditions des services civils ou militaires français auraient été chargés, comme d'autres informations le laissent entendre, d'accompagner la livraison de ces outils, voire d'en former les utilisateurs?", demande-il aussi.
Selon le Wall Street Journal, la filiale du groupe informatique français Bull, Amesys, société d'ingénierie spécialisée dans les systèmes sécuritaires et rachetée par Bull en janvier 2010, a équipé fin 2009 le centre de surveillance d'internet de Tripoli avec un système d'analyse du trafic internet ("deep packet inspection", DPI), selon des personnes proches du dossier.
Le gouvernement a un délai de deux mois pour répondre à une question écrite d'un député.
Source : Afp
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