Le président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, Jérôme Cahuzac (PS), a qualifié mercredi le projet de loi de Finances 2012 de "budget de rigueur imposé par l'extérieur" et reposant sur des hypothèses de croissance "exagérément optimistes".
"C'est un budget de rigueur imposé par l'extérieur davantage que suscité par la vertu des gouvernants", a-t-il expliqué à l'AFP. Il "traduit la perte de souveraineté nationale du pays puisqu'aux dires même de Mme (Valérie) Pécresse (ministre du Budget), ce sont les marchés qui imposent cette politique budgétaire", a-t-il ajouté.
Jérôme Cahuzac a souligné que "les prélèvements obligatoires seront en 2012 supérieurs ou égaux à ce qu'ils étaient en 2007", si bien que "la baisse des impôts de 4 points de PIB du candidat Sarkozy est largement oubliée, mais de surcroît les impôts auront augmenté pendant cette mandature".
"Les hypothèses de croissance retenues sont exagérément optimistes non seulement pour cette année mais surtout pour l'année prochaine", a-t-il aussi commenté, après la présentation du budget 2012 par les ministres de l'Economie et du Budget devant la commission des Finances.
"Les réformes fiscales engagées ont rendu la fiscalité plus injuste, avec des prélèvements obligatoires qui augmentent, ce qui veut dire que les classes moyennes auront été très fortement sollicitées", a-t-il ajouté.
"Il est très difficile, sauf à revenir sur la politique fiscale depuis dix ans, de demander des efforts aux Français car ils sont perçus comme injustes avec lucidité", a-t-il ajouté.
Jérôme Cahuzac a prôné "la limitation des effets des niches fiscales attachées à l'impôt sur le revenu" et "la création d'une tranche supérieure à 45%, comme ont fait les Allemands".
Le gouvernement a présenté un budget 2012 d'austérité marqué par une hausse des prélèvements qui, en pleine crise financière et à sept mois de la présidentielle, maintient le cap sur la réduction des déficits mais risque de se heurter à la panne de la croissance.
Source : Afp
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