Le président de la commission des Finances, Jérôme Cahuzac (PS), a interpellé lundi soir à l'Assemblée nationale la ministre du Budget, Valérie Pécresse, sur "la sincérité" du budget 2012, fondé sur une prévision de croissance à laquelle "plus personne ne croit".
Jérôme Cahuzac s'exprimait alors que les députés venaient d'achever l'examen du volet recettes du projet de loi de Finances 2012, dont le vote est programmé mardi à l'Assemblée. "Il est troublant que vous vous apprêtiez à demander le vote d'un budget fondé sur une hypothèse de croissance à laquelle plus personne ne croit", a-t-il lancé à l'adresse de Mme Pécresse.
"Vous avez utilisé le mot de sincérité. Votre budget est basé sur une prévision de croissance de 1,75% l'année prochaine. Je ne sais pas qui croit encore, probablement même pas vous, à cette prévision de croissance pour l'année prochaine", a ajouté le député du Lot-et-Garonne.
"Vous nous indiquez que vous vous adapterez, mais peut-être faudrait-il s'adapter plus tôt et plus vite, sauf à ce que vous espériez encore une croissance de 1,75%", a-t-il lancé à la ministre du Budget.
"J'attire votre attention sur cette question de la sincérité", a-t-il insisté, alors que les lois de finances doivent répondre à un principe de sincérité qui est garanti par la Constitution.
"A ce jour, le Conseil constitutionnel n'a jamais censuré le moindre budget pour insincérité. Mais je ne suis pas sûr que jamais, auparavant, une prévision de croissance n'ait été considérée comme particulièrement douteuse, y compris par des membres du gouvernement", a souligné le président de la commission des Finances.
Et Jérôme Cahuzac de noter qu'"il y a des déclarations gouvernementales qui indiquent très clairement que la prévision de croissance de 1,75% espérée ne sera pas celle que nous constaterons".
Peu avant, le député Nouveau Centre Charles de Courson avait demandé des précisions à la ministre sur la situation économique, évoquant "les rumeurs qui courent depuis dix jours dans tout Paris". Mme Pécresse lui a répondu: "Attendons mercredi", date d'un nouveau sommet européen.
"Nous avons deux rendez-vous cruciaux, un qui a eu lieu hier (dimanche) et l'autre mercredi (...). Les perspectives économiques de l'Europe sont différentes selon que le rendez-vous de mercredi est un succès ou ne l'est pas", a-t-elle répondu.
Source : Afp
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