Alors que le PLF 2012 prévoit une baisse de 34% du budget des maisons de l'emploi, ces dernières se mobilisent pour obtenir un réajustement. Un scénario qui s'est déjà produit l'an dernier.
Les maisons de l'emploi sont à nouveau vent debout. Le projet de loi de finances 2012 prévoit une nouvelle baisse de la participation de l'Etat de 34%, soit 20 millions d'euros en moins pour ces structures. En réaction à cette situation, les présidents des maisons de l'emploi, soutenus par leur réseau Alliance Villes Emploi (AVR), ont organisé le 21 octobre 2011 une série de rencontres sur chaque territoire avec les sénateurs et députés. Objectif : les sensibiliser à la question de l'avenir de ces structures créées en 2005 alors que les perspectives de l'emploi sont mauvaises. Or c'est la deuxième année consécutive qu'elles voient leur budget baisser. "L'an dernier, notre budget a été réduit de 21%, alors qu'une baisse de 45% était prévue, explique Marie Pierre Establie d'Argencé, déléguée générale d'AVE.
La nouvelle baisse annoncée revient à prendre cette année ce qu'on nous a donné l'an dernier. On ne comprend pas." Une incompréhension d'autant plus forte que dans le discours des ministres, et plus particulièrement de Xavier Bertrand, ministre du Travail, le ton est plutôt celui de la confiance dans le travail qu'elles exécutent. "On ne peut pas dire d'un côté qu'il faut s'appuyer sur les maisons de l'emploi, et de l'autre, réduire leurs moyens, détaille Marie-Pierre Establie d'Argencé. La vraie question c'est de savoir si on recentralise tout ou si on accepte de reconnaître ces politiques territoriales."
Pour clarifier leur rôle face à Pôle emploi, un nouveau cahier des charges, précisant leurs missions et les objectifs chiffrés qu'elles doivent remplir, a été élaboré en 2009. L'association AVE a prévu d'envoyer un courrier au président de la République, au Premier ministre et à certains ministres (Travail, Economie, Solidarités, Ville) pour les alerter de la situation. Elle doit aussi rencontrer Maurice Leroy, ministre de la Ville, cette semaine. Des démarches destinées à peser sur le débat autour du projet de loi de finances qui a lieu à l'Assemblée nationale depuis le 18 octobre. "En cette période de crise, les maisons de l'emploi ont un vrai rôle à jouer donc on va se battre, comme l'an dernier, assure la responsable d'AVE. La baisse des crédits de la mission Travail-Emploi du budget de l'Etat se limite à 12% pour l'emploi, pourquoi 34% pour nous ? Autant dire tout de suite qu'on veut tuer les maisons de l'emploi !"
Aujourd'hui, 196 maisons de l'emploi travaillent sur tout le territoire français, contre 205 l'an dernier. Neuf d'entre elles ont disparu, suite à une fusion ou à une fermeture.
Source : Localtis
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