L'Assemblée a adopté, mercredi, lors de l'examen du projet sur la réforme du médicament, plusieurs dispositions réclamées par l'opposition de gauche, notamment la création d'un portail internet public qui recensera les médicaments.
Le ministre de la Santé Xavier Bertrand et les députés de la majorité se sont ralliés à la demande de Catherine Lemorton (PS) de créer un portail public de "données administratives et scientifiques sur les maladies et leurs traitements".
La député PS insistait sur ce point susceptible d'apporter plus de transparence après les ravages du Médiator, ce médicament anti-diabétique prescrit la plupart du temps comme coupe-faim et responsable de 500 à 2000 morts.
L'opposition de gauche avait déjà obtenu gain de cause dans sa demande que les laboratoires pharmaceutiques ne soient pas représentés au conseil d'administration de la nouvelle agence de sécurité du médicament (ANSM).
Celle-ci remplacera dorénavant l'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) qui a failli avec le scandale du Médiator.
L'Assemblée a également décidé, sur proposition de Xavier Bertrand, que la nouvelle agence "pourra demander" à l'industrie pharmaceutique de mener des essais comparatifs pour montrer l'amélioration d'un médicament par rapport à un médicament existant.
Actuellement les essais de médicaments se font en comparaison avec de simples placebos.
Xavier Bertrand a fait valoir qu'une directive européenne empêchait d'"exiger" ces essais comparatifs des laboratoires pharmaceutiques. Exigence que réclamaient la socialiste Catherine Lemorton et le communiste Roland Muzeau.
Xavier Bertrand a aussi argué du fait que certains médicaments ne disposent pas de comparateurs comme les médicaments orphelins ou les médicaments innovants.
La disposition votée précise que si les industriels refusent de "faire des essais contre comparateurs", ils devront le justifier.
"Cet amendement du gouvernement permettra à l'industriel d'échapper à la comparaison sans problème!", a immédiatement rétorqué Catherine Lemorton.
"Il ne faut pas nous prendre pour des naïfs", a lancé la député PS, pharmacienne de son état, en sortant de la séance.
"Les socialistes ont un peu amélioré le texte mais des points d'achoppement restent rédhibitoires".
L'examen du texte devait s'achever en séance de nuit ou jeudi matin, et le vote solennel de l'ensemble du projet aura lieu mardi prochain.
Source : Afp
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