Les déclarations de François Baroin, laissant entendre qu’il n’y aurait pas de suppressions d’emplois là où l’Etat est actionnaire, rencontraient des échos vendredi dans plusieurs entreprises disant «prendre au mot» le ministre de l’Economie.
Mercredi à l’Assemblée, après avoir indiqué qu’il n’y aurait «pas de suppressions d’emploi» chez PSA ni chez Areva, M. Baroin avait ajouté: «l’Etat a fixé une ligne très claire, là où l’Etat est actionnaire, là où directement ou indirectement, de près ou de loin, il a son mot à dire, l’emploi ne sera pas une variable d’ajustement».
Dans un communiqué, le syndicat CFDT du groupe de construction navale DCNS, détenu à 75% par l’Etat français et à 25% par le groupe d’électronique Thales, a dit «prendre M. Baroin au mot».
En conséquence, il demande au ministre «de passer de la parole aux actes en n’autorisant pas le plan de départs prévu à DCNS», qui concerne 150 à 200 ouvriers d’Etat du groupe d’ici 2012, selon la CFDT.
A La Poste, société anonyme à capitaux publics (Etat et Caisse des dépôts), le syndicat Force ouvrière (FO) relève de son côté que les déclarations du gouvernement «pour surprenantes qu’elles soient, sont claires: aucune suppression d’emploi ne devra intervenir jusqu’à nouvel ordre, dans les entreprises dont l’Etat détient la majorité du capital».
«Sauf à considérer que les engagements de l’Etat sont sans valeur», FO «demande donc qu’en vertu des injonctions gouvernementales, tout départ de postier (retraite ou autre) soit compensé par une embauche», rappelant que près de 11.700 postes ont été supprimés en 2010 et 6.759 au 1er semestre 2011 au sein du groupe.
Du côté de la SNCF, Gilbert Garrel, secrétaire général de la CGT-cheminots, a également déclaré lors d’un point-presse jeudi: «Nous serons très vigilants sur l’emploi lors de la présentation du budget 2012 en fin d’année puisque François Baroin a assuré qu’il n’y aurait pas de suppressions de postes dans les entreprises publiques».
Selon M. Garrel, «c’est une très bonne nouvelle pour les cheminots», alors que la SNCF supprime chaque année des postes à la faveur de départs en retraite non remplacés.
Source : Libération
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