Même amputé de 167 millions d'euros par l'Assemblée nationale, le budget du ministère de la Défense est préservé. Mais il faudra sans doute puiser dans la réserve interministérielle pour couvrir les opérations extérieures.
Sur un montant de 31,5 milliards d'euros, le budget de la Défense a été amputé hier de 167 millions par la commission de la défense de l'Assemblée nationale. Une coupe que le ministre, Gérard Longuet, a qualifiée d'“ajustement”.
Dans le détail, les réductions de crédits porteront principalement sur le programme “Équipement de forces” pour 102,3 millions d'euros. Elles seront partiellement compensées, selon le gouvernement, par la perception de recettes exceptionnelles supplémentaires au titre de la vente de fréquences hertziennes, qui devrait rapporter environ 930 millions d'euros. Une baisse de 30 millions d'euros portera sur le financement d'opérations d'infrastructures, sans en modifier la programmation. Enfin les crédits de “préparation et emploi de forces” seront minorés de 25 millions.
Globalement, le budget de la Défense est beaucoup moins marqué par les restrictions budgétaires que dans d'autres pays comparables en Europe, comme l'Allemagne et le Royaume-Uni. Il a été qualifié de “réaliste, sincère et cohérent” par le président de la commission de la défense, Guy Teissier (UMP), “dans un contexte économique et financier extrêmement contraint”.
Du fait des objectifs du “livre blanc”, la Défense doit poursuivre un programme d'équipements nécessairement coûteux, alors que dans le même temps, la France poursuit des missions sur des théâtres extérieurs dont le coût lui-même ne cesse de s'alourdir. Le financement de ces “Opex” est, encore cette année, l'un des postes budgétaires qui pèsent le plus sur les armées pour 2012, puisqu'il représente environ 1,2 milliard d'euros.
Problème : avec l'explosion du coût de l'opération Harmattan menée en Libye, et qui se chiffre à elle seule à 350 millions d'euros environ, les 630 millions d'euros provisionnés dans le budget ne suffiront pas à couvrir tous les besoins, ce qui obligera le ministère à puiser dans la réserve interministérielle, comme il l'a fait en 2009 et 2010. Heureusement, le retrait prévu d'une partie de nos soldats d'Afghanistan permettra d'alléger quelque peu la facture.
L'année 2012 devrait en effet voir les forces françaises d'Afghanistan ramenées de 3 800 soldats actuellement à 3 000 fin 2012. Le socialiste Jean-Michel Boucheron (PS) a néanmoins regretté “le trop lent retrait de nos troupes”. “Les coûts financiers sont aujourd'hui des coûts en pure perte”, a-t-il conclu.
Source : Afp
Commentaires