Le président socialiste de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, Jérôme Cahuzac, a déclaré que le PS et son candidat ne pouvait pas "accepter la règle d'or en l'état actuel du projet de traité", telle qu'elle a été négociée jeudi au sommet européen de Bruxelles.
Invité du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro, Jérôme Cahuzac, en charge des questions budgétaires et fiscales dans l'équipe de François Hollande, a expliqué cette position par le fait que "rien n'est dit des moyens" mis en œuvre pour atteindre l'objectif de réduction des déficits.
En outre, "la règle d'or telle qu'elle est évoquée n'a rigoureusement rien à voir avec celle que le gouvernement actuel espérait faire adopter par le Parlement réuni en congrès", a relevé Jérôme Cahuzac.
"De ce point de vue, avec le recul, reconnaissons que nous avons eu raison de refuser cette règle : il aurait fallu le cas échéant revenir devant le Parlement, pour le pouvoir exécutif, pour défaire ce qu'il avait fait", a-t-il ajouté.
"En l'état actuel du projet de traité, nous ne pouvons ni ne devons accepter la règle d'or (négociée jeudi à Bruxelles, ndlr) parce que précisément les marchés ne croiront pas ce traité, s'il est adopté en tant que tel", a expliqué Jérôme Cahuzac.
Et ce, selon le député, "pour une raison assez simple : si l'objectif est fixé - 0,5% de déficit structurel, à un terme d'ailleurs inconnu -, si les sanctions sont prévues pour les Etats qui ne se conformeraient pas à cette règle, en revanche rien n'est dit des moyens qui permettraient d'atteindre cet objectif". "Que vaut un objectif si on ne se donne pas les moyens de l'atteindre ?".
"La grande carence du projet de traité et de ce énième sommet décisif, c'est qu'il n'y a aucun chemin de croissance qui est tracé pour l'Europe", a ajouté Jérôme Cahuzac.
Source : Afp
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