Le président PS de la commission des Finances Jérôme Cahuzac a critiqué mercredi l'acceptation "par avance" par l'exécutif d'une perte de la note AAA, jugeant que Nicolas Sarkozy privilégiait "son intérêt électoral de court terme" à celui des Français.
"Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, a déclaré que la dégradation de la note de la dette souveraine ne serait pas une catastrophe. Le pouvoir non seulement s'attend à cette dégradation mais l'accepte, cela relève d'un calcul à très courte vue", a-t-il déclaré dans les couloirs de l'Assemblée.
Pour Jérôme Cahuzac, "en acceptant par avance une dégradation et en refusant de mener une politique de redressement juste et efficace qui permettrait de l'éviter, Nicolas Sarkozy privilégie son intérêt électoral de court terme plutôt que l'intérêt de moyen et de long terme des Français".
Le président de la commission des Finances a affirmé que les effets d'un abaissement de la note seraient "très pénalisants pour la France pendant de très nombreuses années, car ils impliqueront un coût supplémentaire pour se refinancer".
Et, selon ce député du Lot-et-Garonne, ce coût de refinancement sera "beaucoup plus élevé qu'une politique de redressement intelligente qui pourrait être menée dès maintenant mais obligerait le président à revenir sur les politiques menées depuis 2007 mais aussi depuis 2002".
A ses yeux, "la pression des marchés sera là tant que notre pays connaîtra ce niveau d'endettement". "Nous désendetter n'est pas une obsession relevant de l'orthodoxie budgétaire la plus étroite mais une nécessité pour retrouver notre souveraineté", a ajouté Jérôme Cahuzac.
La perte éventuelle par la France de la note AAA attribuée par les agences de notation "ne serait pas un cataclysme", a estimé mercredi le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, deux jours après que Nicolas Sarkozy a jugé que cela ne serait "pas insurmontable".
Source : Afp
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