La Cour des comptes a remis un rapport sur l’évolution de l’hébergement d’urgence en France depuis quatre ans. Didier Migaud l’a présenté jeudi à l’Assemblée.
"Les résultats ne sont pas encore au rendez-vous" regrette Didier Migaud, le premier président de la Cour des comptes, qui a rendu son rapport sur la politique d’hébergement d’urgence menée depuis 2007. "Mais le calendrier était sûrement trop court", reconnaît-il avant de dérouler les conclusions de ce rapport et les différentes pistes d’amélioration retenues par l’institution.
Premier constat : les sans domicile fixe sont encore plus nombreux qu’il y a 4 ans. Didier Migaud fait état de 150 000 personnes aujourd’hui contre 100 000 en 2007 et regrette une augmentation de "50% en dix ans". Cette situation est notamment due à un manque de places d’hébergement, ce qui signifie que la loi DALO de 2008 pour un droit opposable au logement, n’est toujours pas appliquée.
Bon point en revanche : les moyens ont augmenté et les ressources sont de mieux en mieux allouées. C’est à dire que l’on va, doucement, vers une répartition des crédits en fonction des régions où la demande est la plus importante : Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais, Rhône-Alpes et PACA. Le rapport met aussi en avant une "amélioration des conditions d’accueil’, ce qui est lié à l’augmentation des moyens.
Cependant, il reste encore des efforts à faire, pointe la Cour des comptes qui donne des pistes d’amélioration. Pour mettre en œuvre cette politique du logement d’urgence, l’État manquerait de "connaissances" sur les populations sans-abri. Des études existent mais sont en général trop datées. Didier Migaud a insisté sur l’intérêt pour l’État de disposer de "données anonymisées" sur la demande de logement.
La Cour des comptes pointe aussi une mauvaise coordination entre l’État et les mouvements associatifs et préconise un travail plus étroit entre elles.
Etienne Pinte, auteur d’un rapport de 2008 sur le logement social est intervenu lors de la remise de ce rapport pour rappeler qu’il existe deux millions de logements vacants en France.
Les députés présents s’accordent sur les efforts qu’il reste à mener avant de parvenir à un véritable "service public du logement", évoqué aussi Didier Migaud.
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