Un rapport parlementaire dont l'AFP a obtenu copie mercredi taille en pièces, en dépit de quelques louanges, la réforme générale des politiques publiques (RGPP), encore présentée la veille comme "un des grands chantiers du quinquennat" par le Premier ministre, François Fillon.
"Le bilan budgétaire de la RGPP (personnel, intervention et fonctionnement) demeure dans l’ensemble une énigme, tant les informations, difficiles à obtenir sur ce sujet, semblent discutables et parcellaires", écrivent les auteurs de ce rapport, les députés François Cornut-Gentille (UMP) et Christian Eckert (PS).
Lors d'un "séminaire" réuni mardi à Bercy, François Fillon avait assuré que cette vaste réforme de l'Etat dont la mesure la plus symbolique est le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite permettrait d'économiser "plus de 15 milliards d'euros entre 2009 et 2013".
"La sincérité du bilan budgétaire de la RGPP est parasitée par une volonté de justifier les chiffres globaux initialement affichés et d’éluder les coûts associés aux réformes", répliquent les auteurs dans un projet de rapport qui doit être avalisé jeudi par un "comité d'évaluation" de l'Assemblée.
Les deux députés parlent d'une "communication officielle" confinant à une "forme d'hagiographie peu crédible".
Pour autant, il est "incontestable, mais malheureusement difficilement évaluable avec précision, que la RGPP a contribué à la maîtrise de la masse salariale de l’état".
De la même manière, ils reconnaissent qu'elle "a permis le lancement effectif de nombreuses réformes administratives parfois bloquées depuis plusieurs années".
Les deux parlementaires déplorent l'absence de "véritable implication et consultation des agents et des usagers du service public" lors de la mise en œuvre, lancée en 2007.
"Le Parlement lui-même na pas été associé à la démarche et, de son côté, na pas véritablement cherché à sen saisir", reconnaissent-ils.
Si cette réforme a concouru à "une plus grande efficacité du fonctionnement de l’état (...) ses modalités d’applications ont suscité de telles réactions des agents et des usagers que, sans évolution, le processus est intenable", assènent-ils.
La RGPP, selon eux, agit comme un "repoussoir" même si "un consensus (est) désormais acquis sur la nécessité de réformer l’état".
Source : Afp
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