Le sommet social, loin de répondre à la crise, ne réussira pas à masquer l'échec du Président en matière de politique de l'emploi. S'agissant des demandeurs d'emploi, il ne manque pas de culot pour oser placer, à trois mois des échéances électorales, leur formation au centre de ses préoccupations ! Comment croire dès lors dans les déclarations soudaines de cette majorité dont la ligne générale a été de mettre un frein aux financements de la formation des chômeurs, y compris les plus éloignés de l'emploi ou en contrats aidés ? Hormis quelques formations pour les jeunes au moment de la crise de 2008, l'Etat n'a eu de cesse de se désengager.
Depuis 2007, la droite mène une politique de remise en cause des dispositifs de formation des chômeurs. Alors même que le chômage repartait à la hausse, le nombre d'entrées en formation baissait :
- En supprimant l'allocation de fin de formation, ce sont des milliers de demandeurs d'emploi qui ne peuvent désormais plus entreprendre une formation longue.
- L'AFPA, qui était l'outil de formation du service public de l'emploi, subit un démantèlement en règle. Quant au transfert de ses psychologues à Pôle emploi, c'est un véritable échec !
- Pourtant Pôle emploi, dont les moyens ne sont pas à la hauteur des enjeux, se révèle très déficient en matière de suivi individualisé et de prescription de formations décidées d'en haut et éloignées des réalités et des besoins des économies locales.
Pour résumer, l'action de la droite en matière de formation des chômeurs durant ce quinquennat a consisté à mettre à mal l'AFPA, Pôle emploi et le Fonds Paritaire de Sécurisation des Parcours Professionnels (fonds dédié à la formation des plus éloignés de l'emploi) soit par des ponctions ou des baisses de subventions, soit en leur imposant des tâches nouvelles non financées.
Ainsi, l'Etat a externalisé cette année près de 500 M€ de ses déficits vers ses opérateurs alors qu'il a lui-même baissé son budget pour l'emploi de 12% cette année !
Après analyse des mesures d'urgence annoncées par le Président de la République, il apparaît qu'elles se limitent à un redéploiement de 150 M€ des crédits d'état.
Les partenaires sociaux ont unanimement indiqué qu'ils ne souhaitaient pas une nouvelle réforme de la formation professionnelle mais une amélioration du fonctionnement de Pôle emploi.
Avec un bilan aussi désastreux (600 chômeurs supplémentaires par jour depuis le début du quinquennat) et les mesurettes d'aujourd'hui, le gouvernement ne manque décidément pas de culot !
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