Sur le conflit d’intérêt
Être à la tête du ministère du budget et de la trésorerie d’un parti est un mélange des genres inacceptable. Distinguer les partis de l’Etat est au fondement de notre éthique républicaine. « La République irréprochable » est celle qui appartient à tous sans connaître la mainmise d’un parti, et qui marque son action du sceau de la transparence. En ce sens, ces deux fonctions sont profondément incompatibles : on ne peut gérer en même temps l’intérêt général et des intérêts particuliers. Depuis de longs mois, les socialistes dénoncent la double casquette du ministre Woerth, à la fois en charge des finances de la France, et de celle de l’UMP. Dès 2009, Christian Eckert, député de Meurthe-et-Moselle, interpellait à ce propos le gouvernement, qui n’avait alors répondu que par le mépris.
Puis est venue l’Affaire Bettencourt : en éclaboussant le gouvernement, elle a mis en lumière une incompatibilité qui, en favorisant l’opacité, sème le doute et instaure la suspicion. Le 12 juillet, lors de son intervention, le Chef de l’Etat a pudiquement « conseillé » au ministre Woerth d’abandonner ses fonctions de trésorier de l’UMP.
Il aura fallu à Nicolas Sarkozy plus de 3 ans pour reconnaître le caractère choquant d’un tel cumul : pourquoi avoir balayé d’un revers de main cette question pendant des mois pour, finalement, reconnaître qu’il y avait là une incompatibilité majeure ?
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