Sur la suppression de la carte scolaire
La promesse du candidat Sarkozy a malheureusement été tenue : la carte scolaire a été progressivement supprimée, en dépit des réserves exprimées alors par le monde de l’éducation. A l’époque, les socialistes avaient dénoncé un choix idéologique et dangereux, de nature à renforcer la ségrégation sociale au sein des établissements scolaires en créant une éducation à deux vitesses : l’une pour les bons élèves et les milieux les plus favorisés, l’autre pour les milieux les plus en difficulté. Archaïsme, immobilisme, et hypocrisie, nous rétorquait-on.
Trois ans plus tard, une étude du syndicat des chefs d’établissements, le SNPDEN, qui recoupe d’ailleurs le rapport de la cours des comptes de l’an dernier, démontre clairement que cette mesure a conduit à renforcer un phénomène de « ghettoïsation » : les établissements en difficulté se voient dépouiller de leurs éléments moteurs tandis que se créent quelques établissements « d’élites ». Le faux « libre choix » prôné par le gouvernement a finalement abouti à tirer vers le bas le niveau de ceux qui ont le plus besoin d’un système éducatif performant.
Cette fois encore, les socialistes, qui défendent la vision républicaine de l’éducation nationale, voient leurs craintes se concrétiser. Le système Sarkozy prend décidément l’eau de toute part : l’homme du « résultat » doit revoir sa copie.
Commentaires