Le sort de la société, qui emploie 880 salariés en CDI et a été placée en liquidation judiciaire avec poursuite d’activité, reste en effet incertain.
Dans un contexte de concurrence acharnée - contre les autres compagnies de ferrys transmanches, mais aussi contre le tunnel sous la Manche - et de crise économique grave, la situation économique de Seafrance s'est détériorée depuis dix ans et la chute s'est précipitée ces trois dernières années. Les pertes se sont accumulées, pour atteindre des sommes colossales, complètement démesurées par rapport au chiffre d'affaires. Cependant, Un rapport de la Cour des comptes datant de 2009 pointaient de nombreux dysfonctionnements dans la gestion de SeaFrance depuis 2004. La Cour souligne enfin les sureffectifs, l'absence de formation du personnel, le nombre de jours d'absence, les promotions accordées la veille de la retraite...
Une seule offre de reprise a été déposée, celle de la Scop, défendue par le syndicat CFDT, majoritaire chez SeaFrance. Le problème est qu’il manque à la Scop 50 millions d’euros pour financer son projet de reprise par les salariés.
Nicolas Sarkozy avait demandé lundi à la SNCF d'apporter son aide à la Scop par le versement d'indemnités exceptionnelles aux salariés -qui pourraient s'élever à 50 ou 60.000 euros- pour leur permettre de les réinjecter dans la coopérative.
Les artisans du projet de la Scop ont refusé cette solution, jugeant l’idée de Nicolas Sarkozy "pas faisable".
Les leaders de la CFDT qui portaient ce projet ont estimé que "La solution esquissée" par le président Sarkozy "ne peut être envisagée en raison de l'insécurité juridique qu'elle engendre".
Le PS a estimé la proposition du Président de la République est un nouvel effet d'annonce qui n'aura été traduit par aucun acte".
"Comment demander à des familles des salariés de mettre leurs indemnités de licenciement, fussent-elles abondées par une prime dont la SNCF n'a d'ailleurs pas donné le montant, pour devenir exploitants d'une entreprise dont ils n'auraient en définitive aucun actif en pleine propriété?".
Il faut "faire en sorte qu'il puisse y avoir une mobilisation des capitaux" et une "attitude de la SNCF qui soit davantage pour la poursuite de cette activité".
Le président de la SNCF Guillaume Pepy s’est engagé pour sa part à proposer un reclassement dans l’entreprise à "l’ensemble des salariés" de SeaFrance en cas d’échec du projet de reprise. Mais seul un petit nombre d’entre eux pourrait retrouver un emploi sur place et pas forcément dans leur métier actuel, a-t-il averti.
La CFDT de SeaFrance s'est montrée perplexe quant à cette proposition.
Affaire à suivre…
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