Lors de la signature du pacte automobile, le 9 février 2009, le président de la République avait présenté le maintien de la production automobile en France comme une condition imposée aux constructeurs en échange des aides publiques et des 3 milliards d'euros versés à Renault sous forme de prêts avantageux.
Une fois encore, Nicolas Sarkozy n'a pas été capable de faire respecter les engagements pris.
En effet, le 7 janvier 2010, Renault annonçait déjà que la nouvelle Clio serait fabriquée en Turquie, contredisant ainsi de façon flagrante les engagements du président de la République.
Renault part désormais réaliser du dumping social au Maroc pour produire des voitures low cost destinées à l'Europe et à la France (avec un salaire de 240 euros par mois), une stratégie que l'Etat actionnaire ne peut ignorer, malgré les protestations effarouchées de certains anciens ministres de l'Industrie.
La France a besoin d'une véritable stratégie industrielle et non pas d'une puissance publique low cost comme aujourd'hui.
Si des constructeurs se rapprochent des marchés locaux, cette stratégie ne doit pas porter préjudice aux sites français et par là même aux intérêts industriels français, par l'arrivée sur le marché hexagonal des modèles qui y seront fabriqués.
Plusieurs exemples récents le démontrent : l'usine en Roumanie (Pitesti) dont les véhicules étaient censés desservir le marché d'Europe de l'Est et qui sont aujourd'hui vendus et achetés en France, ou encore l'arrivée en France de la Latitude, véhicule haut de gamme fabriqué en...Corée du Sud dans l'usine de l'alliance Renault-Nissan dont la production était censée être destinée au marché asiatique.
L'avenir de Renault, groupe français dans la mondialisation, n'est pas le low cost, mais la montée en gamme et le développement de la production sur les sites français.
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