Sarkozy 2007
«Je crois résolument dans le service public, à son rôle pour l'égalité des chances. C'est pourquoi il est essentiel d'assurer sa présence dans les quartiers en difficulté, en milieu rural, en Outre-mer »
Le dogme du moins d'État porte atteinte aux principes d'égalité des chances et d'accès aux droits fondamentaux
L'hymne au service public est mort le premier jour du quinquennat. Education, justice, sécurité, santé, territoires…tous les grands services publics ont subi la Révision générale des politiques publiques (RGPP) et sa règle dogmatique : le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. 160 000 agents publics en moins. En pleine envolée du chômage, l'Etat a organisé le plus grand plan de licenciements de France.
La réduction des déficits sert de prétexte à la droite pour réduire l'Etat. Privatisations (GDF), ouvertures du capital (EDF, la Poste), généralisation des partenariats public/ privé, crédits en chute libre, le service public a été converti de force à la culture de la rentabilité. Le résultat est catastrophique. Hôpitaux au bord de l'asphyxie. Pannes électriques. Vieillissement des équipements ferroviaires. Elèves en manque de professeurs. La Cour des comptes a établi un rapport accablant (fin 2009) sur les effets catastrophiques de cette politique de rationnement. Jamais l'Etat ne s'est autant désengagé. Jamais ses déficits n'ont été aussi importants.
Le gouvernement n'aime pas ses agents. Assimilés tour à tour à des privilégiés ou à une « armée rouge » irréformable, les fonctionnaires ont supporté simultanément le gel des salaires et la réduction des effectifs (pourtant présentée par le gouvernement comme le moyen de revaloriser les traitements).
Les principales mesures
- Le plan de réduction des effectifs enseignants et de fermetures de classesa touché l'ensemble du territoire. La France a le taux d'encadrement le plus faible de l'OCDE dans le primaire. Les conditions d'enseignement s'en trouvent fortement dégradées : surcharge des classes, difficulté de remplacement des enseignants, dispositifs de soutien insuffisants…Quant aux résultats, ils sont en chute libre selon l'OCDE.
- L'aggravation des inégalités territoriales a détérioré la qualité des soins.La carte sanitaire aboutit à la surconcentration des médecins et des équipements sanitaires dans les villes, alors que s'installent de véritables « déserts sanitaires » dans les banlieues et les campagnes.
- La réforme de la carte judiciairea été menée sans concertation et sans réflexion globale sur la modernisation de la justice. La fermeture de centaines de tribunaux de proximité conjuguée avec la création d'une franchise de 35 euros rendent plus difficile l'accès à la justice.
- L'Etat s'est désengagé de la sécurité, domaine éminemment régalien.La vidéosurveillance et les polices municipales sont appelées à pallier les postes supprimés dans la police et la gendarmerie. Conséquence, les délits les plus graves continuent d'augmenter (violences, récidive…)
- La fusion désordonnée de l'ANPE et des ASSEDIC a mis à malle service public de l'emploi. Du fait des réductions d'effectifs, un agent traite en moyenne plus de 200 dossiers
- Le changement de statut de la Postea transformé un tiers des bureaux de poste en « points de contact », en particulier dans les campagnes et les quartiers populaires.
Les chiffres-clés
- Le nombre de juridictions a été réduit d'un quart : 819 au lieu de 1206
- La réforme de la carte hospitalière a supprimé 20 000 postes
- Avec 6,1 enseignants pour 100 élèves ou étudiants, la France est bonne dernière des pays développés en matière d'encadrement scolaire (chiffres OCDE).
- Police et gendarmerie ont perdu 10 792 emplois. 6 700 suppressions supplémentaires sont programmées d'ici 2013.
Un moratoire sur la fermeture des classes dans le primaire. Un petit coup d'arrêt dans le grand plan de licenciements que connaît l'Education nationale.
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