Le Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP) affirme que «la majorité des chômeurs sont en-dessous du seuil de pauvreté», dans son premier rapport sur l'état du chômage en 2011, publié jeudi.
Dans le document, Robert Crémieux, le coordinateur du projet, conteste l'évaluation officielle du revenu moyen des chômeurs, estimé à 1.108 euros mensuels en mars 2011 par Pôle Emploi. «Les rapports et études sur le sujet sont rares et lacunaires», affirme-t-il, ajoutant que «cette absence de documentation permet des approximations qui laissent courir une rumeur tenace : les chômeurs sont des privilégiés».
Les auteurs du rapport soutiennent au contraire que «d'après les données qui sont disponibles, la majorité des chômeurs sont en-dessous du seuil de pauvreté», fixé par l'Insee à 60% du revenu mensuel médian, soit 954 euros (mars 2009).
Le MNPC dénonce également la «stigmatisation des chômeurs», effectuée «sans relâche» et «selon une logique implacable» tout au long de l'année 2011. Elle rappelle en particulier les propos controversés de l'ex-secrétaire d'Etat chargé de l'Emploi, Laurent Wauquiez, sur l'assistanat, qu'il avait qualifié de «cancer de la société française» en mai dernier.
Le président du MNCP Marc Desplats a demandé que les chômeurs soient représentés dans les négociations. «Les chômeurs sont exclus de longue date des négociations sociales, c'est une chose qu'il faut changer», a-t-il dit à l'AFP. Il a notamment cité la «négociation triennale de la convention Unedic», qui fixe le niveau des indemnités versées aux demandeurs d'emplois.
Enfin, le document souhaite alerter l'opinion sur «les risques psychosociaux liés au chômage», en particulier le suicide. Il souligne l'absence de «recherches épidémiologiques» et de «politique de prévention des risques» en la matière. Au quatrième trimestre 2011, le chômage au sens du BIT (Bureau international du travail) s'élevait à 9,8%.
Commentaires